Après avoir rempli les obligations dues à son statut de vainqueur du slalom de Madonna di Campiglio, Daniel Yule s’apprêtait à aller fêter son succès avec l’ensemble de l’équipe de Suisse. Avant, il a toutefois accepté de répondre aux questions de SkiActu depuis le Trentin. Le tout sans oublier de souhaiter un excellent Noël à ses suiveurs.

Daniel Yule, vous venez de vous offrir un joli cadeau de Noël.

C’est clair! C’est le plus beau des cadeaux. C’est vraiment un hyper bon moment, je suis extrêmement heureux. Après les deux très bons résultats de Loïc Meillard, on s’est dit que nous, les vieux loups, on se devait de montrer de quoi on est capable. C’est réussi! 

Vous avez extrêmement bien skié en 2e manche. Pensez-vous que votre performance a poussé les deux extraterrestres que sont Marcel Hirscher et Henrik Kristoffersen à la faute?

Ils ont montré qu’ils étaient tout de même humains. Ils ont vu que Loïc, malgré sa forme, n’a pas réussi sa 2e manche. Du coup, ils ont certainement entendu que j’avais de mon côté effectué une très bonne course et qu’ils devaient skier à la limite pour me passer devant. Et en skiant à la limite, ils ont craqué. Ça montre la densité qu’il y a actuellement dans le slalom mondial.

Vous avez semblé très sereins, mais étiez-vous à la limite?

Oui, en 2e manche, je l’étais, il ne faut pas le cacher. Après, je crois que j’étais bien dans le rythme sur le haut, ce qui m’a permis de lâcher les chevaux sur le bas du parcours. J’ai réussi à laisser les skis de manière assez exceptionnelle.

Dans quelle mesure le fait que Matteo Joris ait tracé la 2e manche vous a-t-il avantagé?

Ça m’a aidé en quelque sorte. A la fin, tout le monde doit skier de la même manière pour arriver en bas, mais quand j’ai terminé la première manche dans une bonne position, je savais que Matteo allait penser à moi. Quand j’ai terminé la reconnaissance de cette 2e manche, j’étais rassuré. J’étais confiant et je savais que j’allais pouvoir attaquer. 

On en viendrait presque à dire que cette victoire est logique au vu de votre progression au cours des dernières années.

Logique, non. On parle d’une victoire en Coupe du monde, ça n’est jamais donné. Par contre, c’est vrai que je suis très en confiance cet hiver. Je savais que si tout se passait bien, j’étais capable de réussir de très bons résultats. Après, gagner, c’est juste exceptionnel! Je ne réalise pas encore.

Après votre 3e place à Schladming l’hiver dernier, vous gagnez ici, une nouvelle fois en nocturne. La nuit vous réussit plutôt bien.

(Rires). Il semblerait en effet que je ne suis pas trop du matin. Mais surtout, l’ambiance des slaloms nocturnes est géniale. A Madonna, c’est d’autant plus spécial qu’on a l’impression d’arriver dans une arène. On est en quelque sorte des gladiateurs. L’atmosphère est tout simplement magique.

Cette victoire en appelle-t-elle d’autres?

Pour le moment, je veux déjà profiter de celle-ci. Je pense qu’avec le niveau actuel de la Coupe du monde de slalom, les victoires ne vont pas tomber du ciel. J’espère toutefois en obtenir d’autres, c’est clair.

Comment allez-vous fêter?

Je veux vraiment profiter de cette victoire, je sais que c’est quelque chose d’exceptionnel, qui n’arrive pas comme ça, simplement. Ensuite, je me réjouis de fêter Noël en famille. Après, je n’oublie pas que le mois de janvier est très chargé pour les slalomeurs et je sais qu’il faudra travailler pour être prêt.

Dans l’épisode de l’Après-Ski qui lui était consacré, Daniel Yule parlait de la piste de Madonna di Campiglio comme de sa préférée. Triompher en Italie a donc un goût spécial pour le skieur du val Ferret.

Laurent Morel