C’est finalement ce lundi que le coup d’envoi de la Coupe d’Europe de ski alpin va être donné. A Mayrhofen (AUT) pour les dames avec un géant, et à Zinal (VS), pour un super-G masculin. L’occasion pour les athlètes suisses de montrer qu’ils sont déjà en forme. Et pour Arnaud Boisset de prouver à domicile qu’il est prêt à jouer les premiers rôles dès le début de l’hiver. Le skieur de Martigny revient tout juste d’un séjour au Canada, où après plusieurs séances de préparation à Nakiska et Panorama, il a pu prendre part aux deux entraînements en vue des descentes de Lake Louise. Après avoir réussi à intégrer le top 30 lors du premier test, l’athlète de 23 ans n’a pas pu récidiver le lendemain, lors du galop d’essai qualificatif pour les courses au sein de l’équipe de Suisse. Mais il a engrangé passablement d’expérience.

Arnaud Boisset, que retenez-vous de ce voyage au Canada?

En terme d’expérience de vie, c’était génial. J’ai vu des paysages incroyables, c’était vraiment sympa de voyager là-bas avec l’équipe. A Lake Louise, c’était également top. Les habitués, à l’image de Beat (ndlr: Feuz) nous ont bien accepté, Alexis (Monney), Yannick (Chabloz) et moi. On savait depuis le début que le dernier entraînement ferait office de qualification pour nous. Personnellement, j’ai voulu attaquer dès le premier car il y avait un risque qu’il n’y ait qu’un test chronométré. Lors du deuxième entraînement, je n’ai pas eu beaucoup de chance avec la visibilité et le vent. Ces conditions m’ont un petit peu déstabilisé dans la tête et je n’ai pas réussi à me mettre dedans dès les premiers appuis. Au final, ça a coûté beaucoup de temps. Mais ce n’est pas non plus une grosse déception et je retiens surtout le positif. J’ai réussi à skier parmi les 30 meilleurs lors d’un entraînement alors que peu d’athlètes ont levé le pied, ça a une vraie signification pour moi qui ai parfois de la peine à me mettre en route avant une course. En plus, j’enchaîne avec la Coupe d’Europe, c’est cool aussi!

Justement, dans quel état d’esprit abordez-vous les deux super-G prévus à Zinal?

Je ne veux pas calculer. Après avoir réussi des résultats encourageants ces deux dernières saisons, je veux faire mieux. Il faudra que je sache prendre des risques sans sortir, ce qui est parfois mon défaut. Je dois gagner en constance tout en restant devant. A Zinal, c’est toujours agréable d’être à domicile, même si cette année, je ne me suis pas préparé ici donc cela sera un petit peu différent. Mais je connais bien cette piste, oui.

Cet hiver, les allers-retours entre la Coupe d’Europe et la Coupe du monde risquent de rendre votre tâche pas toujours simple…

Oui, la situation peut être parfois un peu compliquée, surtout que chacun des athlètes dans cette position (Alexis Monney, Yannick Chabloz, Gilles Roulin, Nils Mani, Ralph Weber et lui) a souvent un programme un petit peu différent. Il faut faire des choix, ça fait partie du jeu. Là, je vais participer aux courses à Zinal, puis il y aura des Coupes d’Europe à Santa Caterina en décembre. Si ça se passe bien, j’espère pouvoir tenter ma chance lors des entraînement de Coupe du monde à Val Gardena.

Que pouvez-vous espérer réussir comme résultats?

En Coupe d’Europe, je veux clairement aller chercher des places tout devant. Cela fait maintenant trois ans que je suis sur le circuit et deux ans que je réussis régulièrement des top 10. Je souhaite encore m’améliorer. En Coupe du monde, c’est différent. J’espère pouvoir viser les 30, mais ce n’est pas simple car il faut souvent connaître les pistes. Je les découvre petit à petit.

Laurent Morel, Lake Louise