À moins de dix jours des courses de parallèle prévues à Lech/Zürs, les pistes de la station sont toujours vertes et les prochaines annulations du calendrier se profilent. D’abord, c’était le géant des dames à Sölden, qui sera repris entre Noël et Nouvel An à Semmering, puis les deux weekends de compétitions prévus à Zermatt/Cervinia. Ainsi, cinq des six premières courses de la saison de Coupe du monde de ski alpin sont déjà passées à la trappe.

Après avoir attendu jusqu’à la dernière minute, les organisateurs à Zürs ont commencé à utiliser leur dépôt de neige pour préparer la piste. Jusqu’à présent, le thermomètre affichait des températures bien trop chaudes pour le faire. Mais celles-ci devraient baisser d’ici vendredi. “On attend 15 à 30 centimètres de nouvelle neige. Et si ensuite le temps refroidit vraiment , comme cela a été annoncé, ça pourrait marcher”, a dit le chef du comité d’organisation, Philipp Zangerl, à la Kronen Zeitung. Une inspection de la FIS est prévue vendredi et devrait décider si oui on non les skieurs s’élanceront dans la Flexenarena les 12 et 13 novembre. Elle pourrait être suivie d’une deuxième inspection dimanche, selon le directeur sportif de la fédération autrichienne de ski, Herbert Mandl.

La neige conservée durant l’été a commencé à être répartie pour la “Flexenrace”. (Lech/Zürs/webcam)


La fédération autrichienne se pose contre la FIS

“Le ski a du succès parce que c’est un sport national. On ne peut pas renoncer à cette structure. Mais pour la maintenir, on a besoin des fédérations nationales.” Peter Schröcksnadel, ancien président de la fédération autrichienne de ski (ÖSV), ne cache pas son dégoût face aux projets de centralisation des droits de télévision du patron de la FIS, Johan Eliasch. L’Autrichien avait soutenu la candidature du Suédo-Britannique. “Mais depuis, je me suis ravisé,” a-t-il précisé dans un entretien avec la Kleine Zeitung.

Centraliser les droits de diffusion, comme Eliasch le veut, ce serait “déposséder” les fédérations nationales, selon Schröcksnadel. “Au contraire, il faudrait les renforcer… renforcer le ski et la FIS et développer un nouveau concept en commun. En retirant les droits aux fédérations pour les distribuer internationalement, on prend aussi le risque que certains évènements ne seront plus diffusés du tout”, a t-il expliqué à la Tiroler Tageszeitung.

Schröcksnadel n’est pas contre chercher de nouvelles destinations pour le ski, dans l’hémisphère sud par exemple, mais là aussi il préfère calmer le jeu. “Eliasch veut implanter le sport ailleurs où il n’est pas dans son élément. Ça ne va pas fonctionner. Le ski est principalement à la maison en Europe.”

La petite guerre entre l’ÖSV et la FIS continue donc. La fédération autrichienne, ainsi que celles de Suisse, d’Allemagne et de Croatie ont déjà fait appel contre la réélection d’Eliasch auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne. Une décision est attendue début décembre.


Les Adler prêts à sauter dans le vide

Stefan Kraft, triple champion du monde de saut à ski, se dit fin prêt pour le début de la saison après avoir commencé son entraînement plus tôt cette année. Et il vise de nouveau un podium aux Quatre Tremplins. “Jusqu’à présent, ce n’est qu’en fin de saison que j’ai toujours vraiment trouvé ma forme, alors cette année j’ai voulu m’entraîner un peu différemment physiquement,” a-t-il dit à l’APA. D’autant plus que la saison commence plus tôt que d’habitude, à Wisla en Pologne ce weekend, et finira plus tard, à Planica en avril. C’est dans cette même station slovène que se dérouleront les Championnats du monde fin février – début mars.

Mais la Tournée des Quatre Tremplins reste un objectif majeur. L’Autrichien de 29 ans l’a déjà remportée en 2015 mais a fini à une piètre 26e place la saison dernière. “J’ai eu un énorme pépin, cette année je veux être plus relax,” explique le double vainqueur du Globe de cristal dans une interview avec la Tiroler Tageszeitung. “Ce serait super si j’arrivais enfin à remonter sur le podium au Bergisel.”

Son collègue Daniel Huber sera aussi au départ à Wisla. Des problèmes de genou l’avaient mis à l’arrêt le mois dernier mais il a pu depuis reprendre l’entraînement. “Mon genou allait déjà beaucoup mieux ces derniers jours et je suis confiant qu’il sera nettement plus résistant que la semaine dernière. Je me réjouis d’être au départ!” a-t-il lancé mardi sur Instagram.

Il n’en sera pas de même pour la vétérane Daniela Iraschko-Stolz, elle aussi souffrant de problèmes de genou. “Nous ne savons pas encore quand Dani reviendra. Peut-être fin décembre,” selon l’entraîneur des dames Harald Rodlauer à la Kronen Zeitung.


En vrac

  • Un habitué des tremplins manquera à l’appel à Wisla. Andi Goldberger, ancien champion du monde de vol à ski devenu commentateur pour l’ORF, se trouvera en effet au départ d’une autre course: le Crocodile Trophy, légendaire course de VTT en Australie. “Le médecin m’a dit que je devrais faire du sport plus approprié pour mon âge,” a dit Goldberger, qui s’élançait encore des plus hauts tremplins jusqu’à il y a quelques années, à la Kronen Zeitung. L’Autrichien, qui vient d’avoir 50 ans, regrette pourtant le mauvais timing. “Ce sera la première fois que je ne suis pas là pour l’ouverture de la saison.”
  • L’entraîneur de ski de fond des Autrichiens, l’Allemand Konstantin Zakhvatkin, a annoncé son départ seulement six mois après avoir pris ses nouvelles fonctions. Il aurait cité des raisons personnelles, selon les médias. Un remplaçant devrait être nommé ce mois-ci. À rappeler que le ski de fond avait seulement réintégré l’ÖSV au printemps dernier, trois ans après que l’équipe ait été impliquée dans un scandale de dopage aux Championnats du monde.
  • Michaela Kirchgasser a troqué les skis pour la poussette. L’ex-slalomeuse, médaillée d’argent aux Mondiaux de Schladming, a accouché d’un petit garçon il y a deux semaines et se régale depuis de belles balades dans la nature avec son “petit prince” si on en croit les réseaux sociaux.

Sim Sim Wissgott, Vienne