Pourquoi la nouvelle piste des Championnats du monde s’appelle Ulli Maier, la grosse fête et la coupe de cheveux de Manuel Feller et le fan club styrien d’Atle Lie McGrath: c’est à découvrir dans ce numéro de Servus Österreich.

La piste devait être officiellement inaugurée ce week-end aux finales de Coupe du monde à Saalbach. Elle ne le sera que partiellement – si courses il y a – vu les mauvaises conditions de neige qui ont forcé les organisateurs à changer le tracé. Mais alors que les messieurs s’élanceront sur une piste bien connue (la piste “Cristal de neige”, “Schneekristall” en allemand) lors des Championnats du monde l’hiver prochain, les dames auront droit à une nouvelle piste en compétition: la piste Ulli Maier.

Un hommage à celle qui a été couronnée championne du monde en super-G aux derniers Mondiaux de Saalbach en 1991. Mais aussi à une skieuse autrichienne au destin ô combien tragique.

La native de Rauris a explosé sur la scène internationale en remportant l’or en super-G aux Championnats du monde de Vail en 1989 à 22 ans, et alors qu’elle était enceinte de trois mois. Deux ans plus tard, Ulrike “Ulli” Maier défend son titre et décroche aussi l’argent en géant à domicile. Une championne de la génération de Vreni Schneider, Katja Seizinger et Anita Wachter. Mais lors de la descente de Garmisch-Partenkirchen le 29 janvier 1994, elle perd le contrôle de son ski, heurte un appareil de chronométrage dans sa chute et est tuée sur le coup.

Sa mort entraîne des changements: les mesures de sécurité sur les pistes sont améliorées et le matériel des skieurs est mieux réglementé (les skis de carving et des nouvelles fixations avaient été introduits peu de temps auparavant). Au 30e anniversaire de sa mort en janvier, de nombreux anciens du Cirque blanc ont rendu hommage à Ulli Maier. Là où elle a accompli un de ses plus grands triomphes, elle donne maintenant son nom à une piste d’élite.


En vrac…

  • Alors que la saison des skieurs autrichiens n’a pas été des meilleures, les chefs ont identifié la plus grande zone à problème: le géant féminin. Malgré une 4e et 5e place pour Stephanie Brunner et Julia Scheib aux finales de Saalbach, le bilan de la saison est effrayant. Le nouveau directeur sportif de Ski Austria, Mario Stecher, l’a dit diplomatiquement. L’entraîneur des dames Roland Assinger a été plus brutal. Les derniers résultats étaient juste du “baume sur la plaie”, selon lui. “C’est positif pour la préparation qui commence en mai d’avoir cet élan sur lequel nous pouvons construire… Mais l’important c’est de pouvoir gagner. Cela doit être notre objectif ces prochains mois et ces prochaines années”, a-t-il ajouté à l’APA, en rappelant l’affreux résultat de Jasna lorsque pas une seule Autrichienne n’est arrivé au bout des deux manches. Il prédit déjà que cela prendra du temps.

  • Il a attendu son premier Globe si longtemps, et il l’a presque perdu quelques heures plus tard. Manuel Feller a fêté son énorme saison avec la manière dimanche à Saalbach. Sa famille, ses amis et sa grand-maman de 80 ans avaient fait le voyage depuis Fieberbrunn, à quelques kilomètres de là, pour participer aux célébrations qui ont fini tard (ou tôt, selon comment on regarde les choses!) et durant lesquelles le nouveau champion s’est servi de son trophée comme énorme coupe de champagne. Au petit matin, le Globe avait pourtant disparu. C’est son physiothérapeute qui l’a finalement retrouvé dans un lit, a rigolé la star sur le plateau de Servus TV. Au passage, Manuel Feller s’est aussi défait de sa longue crinière. Le Tyrolien avait déjà fait don de ses boucles il y a 4 ans. Cette fois-ci encore, elles seront utilisées pour créer une perruque naturelle. Une perruque qui vaut maintenant de l’or.

  • La “bromance” entre Manuel Feller et Atle Lie McGrath continue. La saison dernière, le Norvégien et son pote Lucas Braathen étaient devenus membres du fan club norvégien de l’Autrichien. Celui-ci a maintenant rendu la pareille et annoncé qu’il était un des premiers membres du fan club styrien d’Atle Lie McGrath. Le sympathique Norvégien s’est attiré une armée de fans en Styrie lorsqu’il a chanté l’hymne inofficiel de la province “Steirerbluat is koa Himbeersaft” – en dialecte! – lors de la cérémonie des dossards à Schladming en janvier.

  • Eva Pinkelnig a enfilé les bons résultats ces derniers mois. Cela n’a pas suffi pour remporter un 2e gros Globe de suite mais la raison pour sa longue absence au début de l’hiver est enfin connue. La sauteuse de 34 ans a confié à l’ORF après l’étape de Vikersund que ce qui avait été décrit comme des problèmes au genou était en fait une déchirure partielle du ligament croisé antérieur et une lésion cartilagineuse. Elle a décidé de ne pas se faire opérer et le ligament s’est réparé tout seul. “Un petit miracle”, s’est réjoui la championne du Vorarlberg, qui est revenue en compétition fin décembre et a immédiatement terminé au pied du podium, avant de remporter le saut du Nouvel-An. Avec 5 victoires, elle finit la saison 2e du classement général derrière la jeune Slovène Nika Prevc.

Sim Sim Wissgott, Saalbach-Hinterglemm