Il faut remonter au mois de février 2016 pour retrouver la trace d’une Suissesse en Coupe du monde de saut à ski. Il s’agissait alors de Sabrina Windmüller, première et unique gagnante d’une épreuve dans l’élite de la discipline. C’était en janvier 2012, à Hinterzarten (GER). Un coup d’éclat resté sans suite ou presque. Sa sœur Bigna avait pris le relais, signant une 3e place à Zao (JPN) en janvier 2014, mais depuis? Plus rien. La fratrie saint-galloise a fini par rendre les armes. L’ainée par manque de résultats et la cadette à cause d’une vilaine blessure à un ligament croisé du genou gauche contractée aux Jeux olympiques de Sotchi.

Alors que faire pour donner une nouvelle impulsion à la discipline en Suisse? «A mon avis, au sein de la fédération, on doit aider les sauteuses à se développer avant qu’elles arrivent au niveau international après l’adolescence en soutenant mieux les clubs», explique Berni Schödler, chef de la discipline chez Swiss Ski. Car comme pour les garçons, la puberté est un carrefour dans la carrière des sauteuses. «Vers 14-15 ans, avec le corps qui change, elles choisissent de bifurquer vers le haut niveau ou pas. C’est là que de nombreuses athlètes abandonnent.»

Manque d’infrastructures

Berni Schödler se veut confiant pour l’avenir. «Nous avons plusieurs demoiselles dans toute la Suisse qui progressent et qui pourraient percer dans le futur. Ils existent cinq ou six candidates pour les JOJ», assure l’ancien entraîneur de l’équipe de Suisse masculine, qui espère également pouvoir aligner une équipe de Suisse mixte lors de l’épreuve qui fera ses débuts aux Jeux olympiques de Pékin en 2022. L’ancien entraîneur des messieurs regrette toutefois le manque d’infrastructures. «Sur les tremplins du pays, il n’y a jamais de vestiaires séparés pour les filles et les garçons», donne-t-il en exemple.

Laurent Morel 

Retrouvez notre premier épisode sur le saut à ski féminin:
Lorsque les filles prennent enfin leur envol