Le 13 janvier 2017, lorsqu’il avait remporté à la surprise générale la victoire en combiné à Wengen en profitant de conditions météo avantageuses, Niels Hintermann jubilait, tout en gardant la mesure de la portée de son exploit. Depuis, le Zurichois s’est endurci et a gagné en expérience, le tout en subissant parfois de vilaines blessures. Mais c’est désormais derrière pour le descendeur de 26 ans qui s’est offert à Kvitfjell un premier succès en descente dans sa carrière ce vendredi.

“C’est un sentiment extraordinaire, a-t-il réagi dans la foulée de la course. Remporter une descente de Coupe du monde, c’est un rêve d’enfant qui se réalise!” Le solide skieur de Hausen am Albis a de la peine à réaliser. “Même après mes deux podiums de cet hiver (ndlr: à Val Gardena et Bormio), cela me semble irréel. Pour réussir un tel exploit, toutes les planètes doivent être alignées. C’est un puzzle complet qui doit être terminé. Si tu dévies très légèrement de ta trajectoire ou que tu sors un petit peu un coude de ta position de recherche de vitesse, tu perds tout de suite un dixième de seconde.”

Une relation mouvementée avec Kvitfjell

Mais cette fois, tout a roulé à la perfection pour Niels Hintermann. Sa relation avec Kvitfjell n’a pourtant pas toujours été au beau fixe. Après avoir décroché la médaille de bronze aux Championnats du monde juniors dans la station voisine d’Hafjell en 2015, le Zurichois n’a jamais réussi de gros résultat dans les environs de Lillehammer. Son meilleur classement à Kvitfjell avant cette année? Une 24e place en super-G en 2017. “J’ai pourtant toujours apprécié être ici, relève-t-il. C’est assez petit et c’est vraiment relaxant.”

Mais il a également payé cher ses chutes sur l’Olympiabakken, construite pour les Jeux en 1994. En mars 2019 et 2020, il avait été respectivement touché à un poignet et à un genou. “J’ai subi deux des mes pires blessures ici mais j’ai toujours continué à aimer la piste, rappelle celui qui occupe désormais la 6e place de la Coupe du monde de descente. Je crois que la piste ne m’aimait pas jusqu’à aujourd’hui. Désormais, c’est derrière et on a une bonne relation.”

Une bonne relation que partage également Cameron Alexander. L’incroyable Canadien, parti avec le dossard 39, partage la victoire avec Niels Hintermann. “Partager cette victoire, c’est beau, se réjouit le Zurichois. Il a vraiment réussi une course extraordinaire, particulièrement avec son dossard élevé.”

La revanche de cette course aura lieu samedi et il y a fort à parier que les cadors vont tenter d’analyser les trajectoires afin de tenter de se hisser eux aussi sur la plus haute marche du podium. “Ce sera un nouveau jour, une nouvelle bataille, pas seulement entre Cameron et moi mais entre tout le monde. Désormais, je me concentre sur cette nouvelle course.” Réponse samedi sur la piste dessinée par Bernhard Russi.

LMO