L’expérience mêlée à la jeunesse. La recette semble fonctionner du côté du team “Aerials” chez Swiss Ski. Certes, l’expérience est toute relative lorsque l’on sait que le plus âgé des quatre fantastiques helvétiques n’est autre que Dimitri Isler (25 ans), mais le quatuor composé de ce dernier, de Noé Roth (18 ans), de Pirmin Werner (19 ans) et de Nicolas Gygax (22 ans) a tout pour bien faire.

Noé Roth vise une médaille

Si le dernier nommé ne s’est pas qualifié pour la finale du ski acrobatique aux Championnats du monde à Deer Valley, tout près de Park City, les trois autres athlètes ont rempli leur mission. Et pour Noé Roth, avec brio, puisqu’il a signé le meilleur saut de la journée mardi, sous la neige de l’Utah. “C’était une surprise pour moi, je suis très content, a relevé le fils de l’entraîneur Michel Roth. Si je vise une médaille? Bien sûr que j’espère en ramener une, mais ce sera très compliqué, le niveau est très élevé.” Et le système de notation, privilégiant la difficulté à la propreté des sauts ne l’avantage pas forcément.

“Je suis content d’être enfin passé”, a relevé pour sa part Dimitri Isler, qui avait échoué au 13e rang lors des deux dernières éditions des Mondiaux. “Il y a un vent frais qui souffle dans cette équipe depuis quelques mois, se réjouit l’Argovien. On profite aussi de l’arrivée d’un nouveau coach australien qui nous amène de nouvelles idées (ndlr: David Morris, médaillé d’argent à Sotchi en 2014).”

Pirmin Werner, le conte de fées

Pour Pirmin Werner, se retrouver en Utah a tout du compte de fées. Membre du cadre B de Swiss Ski, le Zurichois a disputé sa première Coupe du monde il y a à peine plus de deux semaines, prenant la 3e place (!) des qualifications avant de terminer 6e de concours. “C’est une grosse surprise de participer aux Mondiaux, s’est exclamé le sauteur de 19 ans après les qualifications. Je suis vraiment très content de ce qui m’arrive.”

Pour Christoph Perreten, chef du ski freestyle, le retour en force en Suisse d’un sport qui avait été quelque peu délaissé ces dernières années est une bonne nouvelle: “Le niveau des quatre est très intéressant, ils ont un potentiel qui peut les mener très haut.” Pour ça, les Suisses doivent continuer de se “tirer la bourre” à l’entraînement. “On a une vrai bonne dynamique d’équipe en ce moment, se réjouit Dimitri Isler. On est tous en pleine forme et ça nous permet de progresser. D’ailleurs, si on se retrouve à trois en finale, c’est certainement grâce à cette dynamique d’équipe. Et Nicolas (ndlr: Gygax) peut aussi réussir de grandes choses. “

Si Dimitri Isler et Nicolas Gygax, forts de leur plus grande expérience, sont capables de présenter des sauts avec une plus grande difficulté, qui peut les porter vers les étoiles, Noé Roth et Pirmin Werner profitent de leur constance pour gravir les marches vers les sommets, dont ils ne sont déjà plus très éloignés… A vérifier dès la finale individuelle mercredi soir (dans la nuit de mercredi à jeudi en Suisse).

Laurent Morel, Deer Valley