Les skieurs suisses brillent sur tous les fronts cet hiver et les athlètes de para-ski n’échappent pas à la règle. C’est avec des ambitions légitimes que Théo Gmür (26 ans) et Robin Cuche (24 ans) participeront dès samedi aux Championnats du monde à Espot. En Espagne, le Valaisan et le Neuchâtelois font partie des sérieux candidats aux médailles. “C’est sûr que l’on a une belle équipe”, confirme Théo Gmür.

Théo Gmür pour oublier l’hiver 2022

Sur la piste des Pyrénées, Théo Gmür veut tourner la page d’une saison 2021-2022 qui n’a pas été à la hauteur de ses attentes avant celle-ci. Bien sûr qu’il y a une médaille mondiale et surtout le bronze de la descente des Paralympiques de Pékin, mais le skieur de Nendaz en attendait davantage, la faute à une blessure. “Il y a une certaine amertume. Tout était aligné, je me sentais bien et je me blesse au mois de décembre 2021 à Saint-Moritz, ça m’a déstabilisé”, se rappelle le Valaisan qui avait été victime d’une déchirure partielle du ménisque interne le genou gauche, mais avait choisi de continuer à skier avec la perspective des grands rendez-vous.

Depuis, Théo Gmür se dit “en reconstruction”. “J’ai pris le contre-coup cet automne lors de ma préparation. Ce n’était pas idéal. Mais désormais je n’ai presque plus de douleurs.” Avec l’entraînement et l’enchaînement des courses, il se sent toujours mieux et se veut ambitieux, en prenant l’exemple de Mikaela Shiffrin. “Elle est la Graal du ski alpin. Et on voit que malgré son expérience, elle n’était pas parvenue à briller aux Jeux. Mais elle a su rebondir cette saison pour repartir de l’avant.” Le Valaisan a renoué avec le podium en Coupe du monde la semaine dernière à Veysonnaz en prenant deux fois la 3e place des géants organisés sur la piste de l’Ours. “Il y a quelque chose à aller chercher aux Mondiaux, surtout en vitesse. Il y aura la possibilité d’aller gagner un titre au mieux et au pire une médaille.”

Robin Cuche, une nouvelle classification, des victoires et de nouvelles ambitions

Cependant, Théo Gmür aura une forte concurrence, à commencer par son compatriote Robin Cuche. Le Neuchâtelois est en pleine forme en ce début de saison après avoir réussi un retentissant quadruplé à Veysonnaz remportant les trois géants et le slalom au programme, pour signer ses premiers succès en Coupe du monde après dix années sur le circuit. “Il ne m’a souvent manqué pas grand-chose, je n’étais pas loin, mais ça ne tournait pas de mon côté. C’est une belle surprise et je vois que le travail paie”, concède le skieur vaudruzien qui a également changé de catégorie d’handicap l’été dernier au prix de plusieurs mois de lourdes démarches administratives. “J’ai dû passer devant plusieurs médecins et neurologues, dont ceux de la FIS. Ils ont vu que je n’étais pas bien classifié, que mon handicap m’affectait beaucoup sur les skis. Désormais, j’ai une chance de me battre avec les autres, avant c’était plus compliqué.”

Robin Cuche débarque en Espagne en pleine bourre. “Après des résultats comme ça, on ne peut qu’être en confiance. Mais les Mondiaux restent des courses d’un jour sur une piste que l’on va découvrir pour la première fois.” S’il a excellé en géant la semaine dernière sur les hauteurs valaisannes, le frère de Rémi et neveu de Didier entend surtout performer en descente et en super-G. “J’excelle davantage en vitesse. C’est là où je m’amuse le plus.” Robin Cuche ne se “refuserait pas une médaille”. “Ce serait beau de remporter l’or. Mais je n’en fais pas une montagne car rien ne sera donné.”

Johan Tachet