Alors qu’il a fêté son quart de siècle il y a trois semaines, Tanguy Nef lance sa troisième saison de Coupe du monde de slalom ce dimanche à Val d’Isère. S’il a participé au géant de Sölden, c’est bien entre les piquets serrés que le Genevois compte jouer les premiers rôles cet hiver. Pour ce faire, il pourra compter sur de nouveaux skis, puisqu’il est passé de Fischer à Head à l’intersaison. “C’est une décision osée, surtout lors d’une année olympique, reconnaît-il. Mais j’assume. Et dans ma mentalité, c’est ‘no risk, no fun’ (pas de risque, pas de plaisir). J’ai parfois eu tendance à oublier le plaisir de skier ces dernières années.”

Depuis Courchevel, où il s’est entraîné ces derniers jours en vue de l’entame de la saison de slalom sur la Face de Bellevarde, Tanguy Nef se sent prêt. “Je suis assez content de là où je me situe, je pense être meilleur que l’année passée, se réjouit-il. Il fallait s’adapter à la neige du moment, fraîche, et on a pu profiter de deux bonnes journées d’entraînement, c’est bien.” La semaine dernière, l’équipe de Suisse a également pu profiter de s’entraîner à Val d’Isère en compagnie des Français. “Les conditions n’étaient pas idéales, mais c’est vrai que c’est un avantage d’avoir pu découvrir la piste.”

“Etre à chaque course au top”

La saison dernière du Genevois a été marquée de hauts et de bas, avec une 6e place à seulement 0″08 du podium à Adelboden comme référence. “Je ne suis pas loin, je le sais, relève-t-il. L’objectif, c’est désormais d’être à chaque course au top. De pouvoir gagner en régularité et réussir ce que je souhaite sur demande.” C’est notamment pour cela que Tanguy Nef a décidé de changer de matériel. “On verra à la fin de la saison si c’était une bonne décision, mais je pense être quelqu’un d’assez réfléchi, souligne-t-il. Mon potentiel peut être décuplé avec ces nouveaux skis.”

Tanguy Nef peut désormais compter sur le soutien d’un technicien qui lui est réservé. Il s’agit d’Alex Martin, l’ancien skiman de Ted Ligety. “J’ai de la chance d’être avec lui, son expérience n’a pas de prix, se réjouit l’ancien étudiant de Dartmouth. Il comprend le ski et sait comment gagner des courses. C’est un gars super avec très bonne humeur. Et si ça ne marche pas cette année, ce sera pour la prochaine.”

Mais dans un coin de la tête, le skieur passé par La Tzoumaz espère avoir la possibilité de briller aux Jeux olympiques en février. “Ce qu’on a réalisé la saison passée ne change rien du tout alors j’espère pouvoir me qualifier, explique-t-il, en évoquant l’une des quatre places disponibles pour les slalomeurs helvétiques. On a tous les mêmes chances. Après, c’est une course d’un jour, qui plus est en Chine, alors je ne mise pas tout dessus. J’accepte le risque que ça ne fonctionne pas cette saison.”

Laurent Morel, Val d’Isère