Tanguy Nef s’impatiente. “Prendre le départ de Sölden, c’est un rêve”, a-t-il clamé au moment où sa sélection a été confirmée. Le Genevois, spécialiste de slalom, est passé par les qualifications internes et a devancé Samuel Bissig et Luca Aerni dans un mouchoir de poche pour décrocher son second départ en Coupe du monde en géant, après celui de Naeba (JAP) l’hiver dernier. Entretien à quelques heures de pousser le portillon, aux côtés de Marco Odermatt et Loïc Meillard, ou encore Justin Murisier.

Tanguy Nef, avec quelles ambitions prenez-vous le départ du géant de Sölden?

Le but est de faire deux manches complètes. Enfin, déjà une jusqu’en bas ce sera déjà bien compte tenu de mon dossard (56). Je me retrouve dans la même situation qu’il y a deux ans à Levi pour ma première course de Coupe du monde. Je voulais passer dans les 30, mais je ne savais pas où me situer, car je n’avais jamais concouru à ce niveau (ndlr: il avait terminé 11ede ce slalom). En tout cas, je me sens très à l’aise sur les skis et pas seulement sur ceux de slalom actuellement.

De plus, pour la première fois, vous avez pu bénéficier d’une vraie préparation estivale, puisque vous avez terminé vos études.

Tout à fait, je les ai terminées en juin et j’ai pu profiter d’une bonne préparation physique en parallèle durant le printemps. Du coup, je suis arrivé en forme au mois de juillet pour travailler la technique. Cela m’a ainsi permis de bien progresser durant l’été. 

Vous avez pu côtoyer Alexis Pinturault ou encore Henrik Kristoffersen à l’entraînement sur le glacier de Saas-Fee.

C’est vrai, et je remercie le staff d’avoir eu cette opportunité. Pour moi, c’est un plus de pouvoir me confronter à ces athlètes, mais surtout de pouvoir analyser comment ils travaillent, leur position, leur phase de déclenchement en géant, là où ils font la différence, et ainsi de savoir où je dois m’améliorer. C’était un gros boost au niveau de la motivation.

En tant que slalomeur, il était important pour vous de vous confronter déjà à la compétition à mi-octobre, puisqu’il n’y aura pas de slalom avant le 23 décembre?

J’ai toujours trouvé que Sölden arrivait tôt dans la saison, car avec mes études, je commençais à skier en septembre. C’est pour cela que je n’avais jamais pris part aux qualifications. J’ai toujours aimé repousser l’échéance du début de saison. Mais la donne a changé et du coup, j’ai participé aux qualifications, mais sans pression. D’ailleurs, je vais skier sans pression ce dimanche. Compte tenu de la condition sanitaire actuelle, je trouve toutefois important de pouvoir avoir des repères dans des conditions de course nouvelles, de pouvoir prendre ce que l’on peut car on vit le jour le jour. Mais il est également intéressant de tester la machine, non seulement d’un point de vue technique et physique, mais également psychologique.

Allons-nous vous retrouver sur plusieurs géants cet hiver?

La priorité sera bien évidemment donnée au slalom. Nous verrons ensuite selon les résultats, s’il y a moyen de s’aligner à Val d’Isère, mais j’ai envie de faire des résultats dans cette discipline.

Johan Tachet/LMO, Sölden