Après l’attente, les larmes. Alors qu’elle s’est élancée avec le dossard numéro un en tant que première skieuse sur le petit Bec des Rosses samedi, Sybille Blanjean a patienté de longues minutes sur le “hot seat” dédié aux leaders. Lorsque sa dernière concurrente a franchi la ligne, la rideuse de Verbier a alors pu se prendre le casques dans les gants et laisser échapper ses émotions. Pour sa première année sur le Freeride World Tour, l’étudiante en physiothérapie remporte la grande finale, à domicile.

Assaillie par les larmes de joie et un rire communicatif, Sybille Blanjean a été félicitée par toutes les autres skieuses du plateau et par ses proches, descendus au plus vite dans l’aire d’arrivée de l’Xtreme afin de fêter leur héroïne, “sauf mes parents, qui ne m’ont toujours pas répondu”, s’énerve avec le sourire celle qui a déjà réalisé son “rêve” en participant au rendez-vous le plus coté de la discipline. En bravant la peur de s’élancer de la mythique montagne et en s’inspirant des runs de celle qui s’était imposée les deux dernières reprises, sa compatriote Elisabeth Gerritzen, la Belgo-Suisse a réussi l’impensable: inscrire son nom au palmarès de la plus prestigieuse de compétitions.

“Gagner ici, c’est irréel, poursuit la native de Martigny, qui a fait ses gammes dans la station du val de Bagnes. Au fil des descentes des filles, je tremblais de plus en plus. Je me disais que ce n’était pas possible que je m’impose. Là, je ne réalise toujours pas.” Pourtant, c’est bien elle qui a été fêtée par toute la communauté du freeride de Verbier en montant sur le podium quelques minutes plus tard, sous le soleil éclatant du Valais.


Elisabeth Gerritzen: “Un gros boost d’adrénaline”

Finalement 4e à Verbier, Elisabeth Gerritzen a dévalé le Bec des Rosses à une vitesse rarement atteinte. (Maeva Pellet/SkiActu)

“J’ai tendance parfois à être un petit peu mauvaise perdante mais là, je suis contente de ne pas être tombée. En plus, j’ai eu un gros boost d’adrénaline en allant à 120 km/h sur le Bec des Rosses. Finalement, je suis moins frustrée que ce que j’aurais imaginée notamment aussi grâce à la victoire de Sybille. Je suis vraiment trop contente pour elle. C’est peut-être aussi la maturité qui parle. Je me dis que j’ai déjà gagné deux fois. Ça va, je peux laisser un petit peu la place aux autres.

On dit toujours que c’est dur de revenir après avoir gagné le titre et c’est vrai que ce n’est pas simple. Je me suis mis pas mal de pression à vouloir le légitimer. Savoir qu’on est attendu n’aide pas. Ça ne marche pas pour moi cette année, mais je suis d’autant plus motivée à revenir plus forte.”

Laurent Morel, Verbier