C’est le sourire aux lèvres que Lara Gut est arrivée dans une salle de l’hôtel de la Forêt à Montana (VS) pour répondre aux questions des journalistes pour la première fois depuis son retour de PyeongChang. La skieuse de Comano semble avoir digéré ses Jeux olympiques où elle a pris le 4e rang en super-G et est sortie en géant et en descente, avant de déclarer forfait pour le combiné. Sa conférence de presse a été marquée par de nombreux éclats de rire.

Lara Gut, dans quelles dispositions êtes-vous arrivée à Crans-Montana?

Ce qui est bien dans le ski, c’est qu’il n’y a pas que les Jeux olympiques qui comptent même s’ils sont importants. Il y a eu beaucoup d’émotions mais je n’ai pas le temps de penser aux Jeux car demain il y a déjà une course importante. Y réfléchir serait une perte de temps.

Justement, comment abordez-vous ce super-G?

Je vais avoir le dossard rouge sur les épaules et disputer le Globe avec Tina (ndlr: Weirather). Je pense uniquement à gagner pour le moment.

Ce Globe de cristal aurait-il plus de valeur que les précédents?

Je ne pourrais répondre que quand j’aurais gagné. Ce n’est pas fait. Je me rappelle lorsque j’avais gagné le Globe du super-G à Saint-Moritz. Quand je l’ai pris dans les mains, j’ai senti que c’était le mien et ça m’a fait plaisir. C’était réussir à confirmer ce que j’avais déjà fait.

Quel rapport entretenez-vous avec les courses ici sur le Haut-Plateau?

Déjà, j’espère enfin voir la ligne d’arrivée. Je suis ici pour la 3e fois je crois mais je n’ai jamais eu de chance. Souvent, les courses ont été annulées. Et la seule fois où j’ai pu partir pour une descente, je n’ai pas terminé (ndlr: en 2014). Mais j’ai réussi plusieurs bons entraînements ici et je me réjouis même si je crois que je n’ai jamais eu l’occasion d’avoir du soleil de haut en bas. Par contre, je ne vais pas participer au combiné car je n’ai pas beaucoup d’espoir de réussir quelque chose de bien. L’année prochaine peut-être.

Comment va votre genou?

Mon genou est à 100%. Il n’a rien subi de grave. Je me suis entraînée et tout va bien.

Que pensez-vous de la piste du Mont Lachaux?

De ce que j’en sais, c’est une très belle piste, l’une des plus difficile du circuit comme la neige est dure. J’ai fait des reconnaissances mais on a toujours eu de la malchance. On peut parler d’une course “Old style”, avec passablement de mouvements de terrain. J’ai vu la vidéo du tracé de demain, il a l’air très intéressant. On espère avoir un peu de chance avec le temps pour pouvoir skier. Sinon on fera la piste sur la console de jeu. Et là, je n’ai aucune chance de gagner, alors il faut mieux la faire sur les skis.

Selon vous, ce genre de piste manque-t-elle à la Coupe du monde?

Je crois qu’il faut un juste milieu. Les boulevards, c’est une chose et d’autres sont bien plus techniques. Il faut aussi que ce soit intéressant à regarder. Si tous les géants étaient des couloirs comme Sölden, il n’y aurait aucun intérêt. Mais cette course est géniale et magnifique à voir. Je pense que le plus important reste la façon dont est préparé le tracé et les conditions.

Comment réagissez-vous aux critiques qui disent que vos résultats sont insuffisants?

Déjà, je suis contente de me sentir bien. Avant de reprendre à la suite de ma blessure, je ne savais pas comment mon corps, mon genou allaient réagir. Mais tout s’est bien passé et j’ai réussi de bons résultats. Je me suis même imposée. Mais pour certains, ce n’est jamais assez, même des victoires. Là, je suis de retour dans le Top 10 mondial, c’est déjà énorme.

Quel est votre programme après la saison?

Déjà, je prévois d’aller à la plage. Mais premièrement il faudra établir un programme pour le ski. Je ne sais pas encore où j’irai à fin avril. Ça dépendra des conditions. Au printemps, ça peut parfois être un cauchemar.

Si on revient tout de même un petit peu sur la Corée, quels souvenir en gardez-vous?

On n’a même pas mangé de sushis ou de barbecue coréen. Quoi qu’il en soit, ça n’aurait aucun sens d’y réfléchir maintenant. L’important c’est de skier, les souvenirs, j’aurais le temps d’y penser après ma carrière, quand je serais vieille. Je veux vivre le ski à fond.

Laurent Morel, Crans-Montana