A deux semaines des Jeux olympiques, le nom du porte-drapeau est encore un mystère total en Suisse. Swiss Olympic n’a pas encore annoncé qui défilera à la tête de la délégation helvétique lors de la cérémonie d’ouverture à PyeongChang. L’instance le fera seulement à la veille de la cérémonie. Si le suspense existe encore, c’est peut-être que la fédération n’a d’ailleurs pas encore arrêté son choix.

Traditionnellement, un ancien champion olympique est nommé afin de remplir le rôle. C’était le cas notamment il y a 4 ans lorsque Simon Ammann avait fait briller les couleurs du drapeau rouge à croix blanche à travers le monde. Quadruple médaillé d’or, le Saint-Gallois pourrait à nouveau prétendre à cet honneur, mais il est rare de donner ce rôle à un même athlète lors de plusieurs olympiades. A cette place en 2010, Stéphane Lambiel n’a lui jamais remporté de titre olympique.

Dario Cologna, logique mais compliqué

Lors des deux dernières éditions, la Suisse a décroché un total de 12 médailles d’or. De quoi laisser des possibilités, du moins sur le papier aux dirigeants du mouvement olympique en Suisse. Le premier nom qui vient à l’esprit n’est autre que celui de Dario Cologna, qui avait porté le drapeau lors de la cérémonie de clôture en 2010. A son palmarès, le Grison peut se vanter d’avoir décroché l’or à 3 reprises lors des deux dernières olympiades.

Si le choix du skieur du Val Müstair paraît logique, il y a un souci. Dario Cologna doit en effet disputer le skiathlon, dont il est tenant du titre, deux jours à peine après la cérémonie d’ouverture. Et porter le fanion national, c’est également s’exposer à beaucoup de fatigue. Le porte-drapeau doit rester plusieurs heures debout à agiter le fameux tissu. Et en Corée du Sud, le froid risque bien de venir jouer également les trouble-fêtes. Des températures fortement négatives pourraient rendre difficile la tâche des athlètes qui participent au spectacle, aussi beau soit-il.

Patrizia Kummer ou Iouri Podladtchikov, sans faire l’unanimité

Si Dario Cologna renonce, les autres champions olympiques seraient en pole position pour porter le drapeau helvétique. La snowboardeuse valaisanne Patrizia Kummer n’a cependant peut-être pas la même aura qu’un skieur alpin par exemple. Surtout, elle vit une saison compliquée et peine à retrouver son meilleur niveau.

Choisir un autre snowboardeur, Iouri Podladtchikov, représenterait une belle occasion de mettre en valeur le freestyle. Sauf que le Zurichois, bi-national, a déjà participé aux Jeux olympiques sous la bannière russe, en 2006. Pas sûr que ça fasse réellement bonne figure. Les autres “dorés” de Sotchi, Dominique Gisin et Sandro Viletta ne seront pas du rendez-vous de PyeongChang. Vainqueur du géant en 2006, Carlo Janka n’est pas encore sûr de faire le voyage non plus.

Lara Gut, pour la popularité

Ainsi, on pourrait aussi imaginer un athlète qui n’a pas été champion olympique prendre le rôle. Lara Gut à la tête de la délégation de Swiss Olympic? Pas impossible. La Tessinoise, si elle n’a pas (encore) décroché l’or olympique, jouit d’une cote de popularité immense en Suisse comme à l’étranger. De plus, à 26 ans, la médaillée de bronze de la descente en 2014 semble désormais avoir atteint l’âge de la maturité sportive. Suffisant pour retrouver son sourire le 9 février sur les télévisions du monde entier à l’annonce de l’arrivée de la Suisse? Les noms de Selina Gasparin, Florence Schelling, Nevin Galmarini sont aussi parfois évoqués. Fanny Smith, Wendy Holdener, Beat Feuz ou Andri Ragettli rempliraient certainement le rôle à merveille également.

Et vous, qui imaginez-vous porter le drapeau suisse le 9 février prochain dans le stade olympique?

Laurent Morel