C’est une semaine pleine d’émotions contrastées qu’a vécu Pat Burgener à Laax. Très heureux de pouvoir à nouveau s’élancer devant son public, le Vaudois s’est fait une grosse frayeur vendredi, avant de signer son meilleur résultat sur ses terres depuis que le Laax Open a intégré les compétitions FIS en 2017, lors d’une finale extrêmement relevée samedi, dont il a pris la 6e place. De quoi se lancer vers les Jeux olympiques avec confiance.
Une chute qui aurait pu coûter cher
« J’ai eu très peur en subissant une grosse chute vendredi, a relevé le rider de Crans-Montana, qui a heurté le haut du halfpipe avec une épaule. Je me suis aussi fait mal à la tête. Heureusement, ce n’est pas trop grave, mais j’ai frôlé une sale blessure. C’est le genre de truc qui peut être vraiment dangereux. » Finalement, le snowboardeur-musicien retiendra surtout sa participation et sa capacité à avoir pu plaquer un run lors de la finale en nocturne. « Je suis content d’avoir pu être là, c’est une bonne nouvelle, ça va me débloquer pour les prochains jours d’entraînement. »
Il faut dire que Pat Burgener revient de très loin après sa grave blessure au genou gauche subie l’hiver dernier et les soucis de santé qui s’en sont suivis. « On savait que ça allait être limite, souligne d’ailleurs l’entraîneur de l’équipe de Suisse Pepe Regazzi. Tu reviens d’un genou, ce n’est jamais simple. Il a tout fait pour revenir plus vite, mais il a aussi été freiné durant l’été. Il a manque d’entraînement, on le sait. » Pourtant, le coach se veut résolument optimiste. « Certes, sa chute lui a fait perdre un peu de confiance, mais j’étais vraiment très content qu’il puisse prendre le départ aujourd’hui. Ce n’était pas gagné mais ça lui a permis de retrouver un certaine tranquillité sur sa planche. Heureusement, on a encore quelques semaines pour se préparer. » Les Suisses s’envoleront le premier février pour la Chine.
« L’objectif reste une médaille aux Jeux »
Car désormais, Pat Burgener a les yeux rivés sur Pékin. « L’objectif reste une médaille aux Jeux olympiques, réaffirme-t-il. On y va pas à pas car le niveau est très élevé mais j’y crois. J’ai vraiment beaucoup de potentiel. Désormais, ça va dépendre de l’entraînement que je vais pouvoir faire ces prochaines semaines (ndlr: probablement à Laax). Je suis capable de poser mes figures dans l’airbag, maintenant, il faut que je les plaque dans le pipe. Ce n’est pas simple car j’ai l’impression de revenir de derrière, de plus loin, mais j’ai encore du temps »
En pensant à cette demi-lune sur laquelle le monde aura les yeux rivés dans quelques semaines. « C’est un pipe qui n’est pas simple à rider, poursuit le Vaudois. Ça dépend de la météo, mais il y a souvent du vent, alors ça peut avoir une grosse influence. Je peux me retrouver avantagé comme désavantagé. » Réponse dès mercredi 9 février pour les qualifications de l’épreuve olympique.
Laurent Morel, de retour de Laax