Le 11 mars dernier, Iouri Podlatchikov vivait une soirée compliquée à la Sierra Nevada. Malgré la médaille d’argent décrochée en finale des Mondiaux en halfpipe, le Zurichois se déchirait un ligament croisé au genou droit. De quoi remettre en question la défense de son titre olympique? “Jusqu’à présent, sa rééducation se passe bien, assurait dernièrement Sacha Giger, chef du snowboard chez Swiss Ski. Iouri a même déjà reproduit la figure lors de laquelle il s’était blessé. Le calendrier est respecté mais il accuse bien entendu un grand retard dans sa préparation.” Cet été, lors de la traditionnelle rencontre en vue des Jeux olympiques à Nottwil, le natif de Moscou se montrait optimiste: “Je me réjouis beaucoup de la Corée. Le pipe là-bas et superbe et j’ai beaucoup apprécié y aller pour les épreuves pré-olympiques (ndlr: en février dernier).” Alors qu’il a déjà tout gagné ou presque dans sa carrière, I-Pod devra notamment se méfier de l’Australien Scotty James, grand dominateur de la saison passée. Le charismatique Américain Shaun White, qui se faire rare en compétition, et les Japonais Ayumu Hirano et Yuko Totsuka seront évidemment à aussi surveiller. Cependant, pour cette olympiade, le tenant du titre sera épaulé par Pat Burgener. Pat Burgener: “Iouri est comme un frère pour moi” Le Vaudois de 23 ans, qui a manqué les deux dernières éditions des Jeux à cause de blessures, représente un réel espoir de médaille pour la délégation suisse. Troisième en août en Coupe du monde à Cardrona (NZL), comme lors des derniers Mondiaux, il a bien entamé sa saison. Le rider de Crans-Montana, devenu également artiste connu et reconnu, fait désormais partie de l’élite mondiale. “Je n’ai jamais commencé le snowboard pour faire les Jeux olympiques, assure-t-il. Je ne me mets aucune pression. Je n’ai pas besoin de cette médaille pour être heureux.” Son “Switch backside double cork 1080”, qu’il est actuellement le seul à poser, lui a permis de s’imposer l’hiver dernier à Copper Mountain (USA). Pat Burgener admet être cette année mieux préparé que les saisons précédentes. “C’est clair que ce n’est que tous les 4 ans, rappelle-t-il. Devoir manquer les Jeux a été à chaque fois un petit traumatisme.” Devenu très proche de Iouri Podlatchikov, il rêve de se retrouver sur la boîte avec le Zurichois à PyeongChang. “Pouvoir passer trois ans avec lui m’a beaucoup aidé, ça m’a poussé, motivé, admet-t-il. C’est un honneur de pouvoir travailler avec lui. Il est l’excellence du sport et désormais, il est comme un frère pour moi.” Jan Scherrer et David Hablützel (5e aux Jeux de Sotchi) seront également à suivre attentivement et n’iront certainement pas en Corée du Sud pour y faire de la figuration. Côté féminin, Verena Rohrer (21 ans) se remet tout juste d’une déchirure d’un ligament croisé subie cet été aux Deux Alpes (FRA) et n’est pas certaine de pouvoir aller à PyeongChang. Avec la championne du monde juniors Berenice Wicki (15 ans), elles semblent encore un peu tendre pour un exploit.   De l’espoir pour Nicolas Huber Les épreuves de slopestyle et de Big Air devraient également offrir la possibilité aux Suisses de viser les breloques à PyeongChang. Plusieurs d’entre-eux entameront la saison dans une dizaine de jours à Milan, pour le Big Air. D’autres attendront le rendez-vous de Pékin deux semaines plus tard. Vice-champion du monde de slopestyle à la Sierra Nevada en slopestyle en mars, Nicolas Huber (22 ans) connaît une ascension fulgurante et peut rêver de métal en Corée du Sud. “J’aimerais beaucoup entrer dans les 8 meilleurs, voire réussir un Top 5, admet le Zurichois. Mais je ne peux pas regarder trop loin.” Jonas Bösiger, Moritz Thönen, Michael Schärer, Dario Burch, Lucien Koch (incertain car de retour après deux ans d’absence pour blessure à un genou) et Boris Mouton (de retour après une fracture de la cheville) seront également à surveiller. Carlos Gerber tentera lui aussi d’obtenir son billet pour l’épreuve olympique de Big Air. Côté féminin, Sina Candrian (4e à Sotchi), Isabel Derungs, Elena Könz (championne du monde de Big Air en 2015) et Carla Somaini pourraient toutes avoir leur mot à dire. Lia-Mara Bösch s’est elle tordu les ligaments d’une cheville au début du mois d’octobre mais sa participation aux Jeux olympiques ne devrait pas être pour autant compromise.