Un zéro pointé. C’est ce qu’on retiendra des Jeux olympiques de Justin Murisier après le combiné et le géant. Pourtant, le Valaisan avait misé sur le rendez-vous coréen pour viser les médailles. Dans cette optique, il n’a pas calculé, donnant de sa personne. Dimanche, lors de la première manche du géant, l’actuel 6e du classement de la discipline n’a toutefois pas eu l’occasion de montrer véritablement son talent. En tête au premier temps intermédiaire, le Bagnard de de 26 ans est sorti après avoir mal anticipé une porte peu après. Entretien à chaud.

Comment analysez-vous votre course, qui s’est malheureusement conclue rapidement?

On est aux Jeux olympiques et il n’y a pas de demi-mesure. On voit que les gars qui s’écoutent un peu prennent 2″. Le but, c’était de prendre des gros risques dès la première manche pour être tout devant.

Avez-vous trop attaqué, trop risqué?

Non, je ne crois pas. J’étais à la limite dès le départ. Mais si tu n’es pas à la limite, tu n’arrives à rien. S’il y a bien une course où il faut prendre des risques, c’est ici. Le reste de la saison, c’est sûr que ça vaut la peine d’être constant pour prendre des points, mais ici il fallait essayer d’aller chercher la médaille.

Vous ne regrettez pas, donc?

Non pas vraiment. Enfin, je regrette de ne pas avoir avoir mis assez de direction sur cette porte. Surtout que sinon tout allait bien. L’engagement était bon, les skis étaient parfaitement préparés. Je suis plus déçu pour mon serviceman qui passe des heures et des heures à travailler et que malgré cela je sors 2 fois aux Jeux et c’est retour à la maison.

Cette issue est-elle cruelle pour vous?

Non, je ne pense pas. Je ne repars pas blessé. Il me reste mes 2 jambes, mes 2 bras. Ma prochaine étape, c’est Kranjska Gora. Je suis toujours bien classé en Coupe du monde. C’est clair que si on fait le bilan de la saison, les Jeux olympiques n’étaient pas top. Par contre, si tu regardes ça comme une course d’un jour et que tu te dis que t’as essayé, t’es simplement déçu et tu repars du bon pied demain matin.

Quelles sensations aviez-vous avant cette course?

Très bonnes. D’ailleurs, elles l’étaient également pendant la course. Tous les signaux étaient au vert, il fallait juste réussir à terminer la manche.

La neige coréenne vous convenait-elle?

Oui, parfaitement.

Passablement d’outsiders se sont fait surprendre. La piste était-elle compliquée?

Oui, il y avait des difficultés mais rien de plus que ce qu’on a tous les jours à l’entraînement ou en course. Je n’ai pas encore vraiment analysé ma manche. Je savais qu’il fallait mettre un petit peu de direction mais pas trop non plus. J’ai pris un petit trop d’appui à la fin de ma courbe et ça m’a fait décoller.

Vous êtes certainement déçu, mais arrivez-vous à regarder vers l’avant tout de même?

Je suis très déçu, mais d’un autre côté, je me dis que je vais bien. C’est un point positif.

Quand rentrez-vous en Suisse?

Demain, je rentre à la maison.

Laurent Morel, PyeongChang