Il a dû longtemps attendre sa chance, mais ça en valait la peine. Alors qu’il vit ses débuts en Coupe du monde à 25 ans, Arnaud Boisset peut jubiler. Déjà impressionnant en super-G à Val Gardena, le skieur de Martigny a prouvé que ce n’était pas un “one shot”. Lors de la très exigeante descente de Bormio et malgré son dossard 50, il a pris une excellente 22e place, certes à plus de 3 secondes du vainqueur Cyprien Sarrazin, mais à moins d’une seconde de la troisième place de Vincent Kriechmayr. De quoi rêver d’encore mieux en super-G, sa discipline phare.

Arnaud Boisset, vous êtes impressionnant à chaque course. Où allez-vous vous arrêter?

(Rires). Je ne sais pas. Ce n’est que mes débuts en Coupe du monde, mais j’arrive également un petit peu plus mature que si j’étais là plus tôt. J’ai toute l’expérience emmagasinée en Coupe d’Europe qui m’aide et du coup, j’essaie de ne pas trop me poser de question, de prendre du plaisir et simplement de me dire que j’ai une chance inouïe d’être au départ. Et ça fonctionne alors c’est cool!

En trois courses, vous marquez deux fois de très bons points (19e en super-G à Val Gardena et donc 22e en descente à Bormio). Qu’est-ce que ça fait?

Je suis très fier de ce que j’ai accompli jusque-là. J’ai fait un gros travail physique cet été qui m’a permis de pouvoir livrer des performances sur des courses de deux minutes. Je n’en étais sûrement pas capable la saison passée. Là, franchement, j’arrive à pousser sur quasiment toute la manche. Bien sûr, ça brûle après le San Pietro, comme pour tout le monde, mais au fond, je ne perd pas tout non plus. C’était important pour moi.

Vous réalisez une performance de choix lors de la descente de Bormio, ce n’est pas anodin.

C’est clair. J’aime bien les pistes difficiles et je suis content de réussir ici. Comme Justin (ndlr: Murisier), j’ai appris à skier sur la Pasay (à Bruson) et apparemment la Pasay est assez semblable à la Stelvio.

Comment s’est déroulée votre manche aujourd’hui?

J’ai essayé de partir fort, car je n’étais pas trop dedans aux entraînements dans la première partie. J’ai réussi à prendre beaucoup de vitesse et ensuite dans la partie technique, ça s’est bien passé. J’ai pris des lignes risquées. Je préfère d’ailleurs être un poil plus direct où c’est lisse que de prendre la même ligne que ceux qui sont passés avant moi et que ça tape. Et ça a fonctionné. La fin de la piste, c’était plus un combat, j’ai fait comme j’ai pu.

Le fait d’avoir une équipe de Suisse à un tel niveau, ça aide aussi?

C’est certain qu’il s’agit d’une émulation très positive. Quand t’as le luxe de pouvoir te comparer à Marco Odermatt, de pouvoir parler avec lui avant et après la course, c’est là que t’apprends le mieux. Personnellement, je n’ai pas de pression, c’est top.

Il reste également encore un super-G, qui doit bien vous convenir vendredi…

J’ai beaucoup d’espoir sur cette piste en super-G, oui. J’espère ne pas avoir grillé trop d’énergie hier en qualifications et aujourd’hui. Mais je vais récupérer, essayer d’évacuer le lactate et je suis optimiste.

Laurent Morel, Bormio