Depuis plusieurs semaines, les mêmes questions sur le calendrier reviennent sur la table. Doit-on repousser le début de la saison de Coupe du monde? Doit-on la prolonger au-delà du mois de mars? Doit-on se rendre deux fois en Amérique du Nord? Doit-on défricher davantage les neiges asiatiques? Doit-on skier sur des glaciers qui fondent irrémédiablement? Les interrogations sont nombreuses pour la FIS, les athlètes, leur staff et les suiveurs. D’ailleurs, le calendrier de la saison 2024-2025 ressemble encore à un grand puzzle (comme aime à le rappeler le secrétaire général de la FIS Michel Vion), dans lequel manquent de nombreuses pièces, raison pour laquelle l’instance internationale ne l’a pas encore dévoilé, même dans ses grandes lignes.
Le programme de la saison actuelle suscite déjà de nombreux débats. « Je ne suis pas 100% d’accord avec le calendrier », lâchait la semaine dernière Michelle Gisin, à la veille des épreuves annulées de Zermatt/Cervinia. La double championne olympique du combiné estime que c’est « un grand thème », qui se doit d’être évalué par des personnes compétentes. « Des gens intelligents doivent se poser autour de la table et analyser comment va survivre notre sport. Pas uniquement dans trois ans, mais dans 50. Pour rester intéressant à haut niveau, il faut être capable de changer des choses. »
Des courses de ski « Grand Chelem »?
Pour l’Obwaldienne, il y a « un gros potentiel de développement », pour autant que l’on regarde ce qui se fait également dans les autres sports. Grande amatrice de petite balle jaune, Michelle Gisin propose ainsi de s’inspirer du tennis. « Aujourd’hui, en ski, ce n’est pas parfaitement organisé. Toutes les courses valent 100 points pour celles et ceux qui les remportent. On pourrait imaginer dans le futur avoir des compétitions, comme en Grand Chelem qui offrent davantage de points. En tennis, c’est super intéressant, car il y a encore les Masters 1000 et les tournois 500, et ces tournois ne sont pas moins attractifs. » Un système similaire sur le Cirque blanc serait « peut-être magnifique », assure la polyvalente skieuse qui estime toutefois qu’il faudrait avoir l’opportunité de « partir d’une feuille blanche, tout en évaluant une solution plus durable » pour l’avenir global du ski.
Reste, la problématique de réaliser une telle révolution. Il n’est pas certains que certains organisateurs soient être déclassés vis-à-vis d’autres courses, tout en prenant le risque de ne pas avoir les meilleurs skieurs mondiaux arpentés leurs pistes.
Toujours est-il que la question posée par Michelle Gisin mérite réflexion. Le sujet du calendrier est une question qui s’insert dans une problématique plus globale concernant la viabilité du ski alpin dans un contexte de durabilité. Et à bientôt 30 ans, la skieuse d’Engelberg, qui est également ambassadrice de Protect Our Winter, se dit prête à s’investir pour le futur de son sport, une fois qu’elle aura rangé les skis de compétition. « Ce serait super cool et intéressant. »
Johan Tachet, de retour de Cervinia