Loïc Meillard a réussi une grosse performance ce dimanche à Garmisch en prenant la 2e place du géant allemand à 0″16 d’Alexis Pinturault. Au delà de l’aspect purement comptable, le Valaisan se réjouit surtout d’avoir pu réaliser deux manches de haute facture. Il s’est largement confié.

Loïc Meillard, vous voilà de retour sur le podium en Coupe du monde. Comment avez-vous vécu cette course?

C’était une belle course et ça fait du bien d’être sur le podium en géant. J’ai fait quelques fautes, mais tout le monde en a commis aujourd’hui. Au final, je suis content d’être parvenu à amener deux bonnes manches à l’arrivée sans faire d’erreur qui aurait pu me coûter beaucoup de temps. Avec toute l’équipe, on savait depuis le début de la saison qu’on était rapides sur certaines manches. Ça fait du bien d’avoir pu le prouver.

On vous a tout de même senti légèrement déçu de ne pas être tout devant à l’arrivée. Qu’en est-il?

Il est vrai que j’ai fait quelques petites fautes et lorsque j’ai vu que j’étais finalement si proche de la victoire, je me suis dit “zut”, il y avait de quoi faire encore mieux. Mais à la fin, ça reste une bonne deuxième place. D’autant plus en ayant été en tête de la première manche et en ayant réussi à confirmer en deuxième.

Cette saison, votre problème était parfois de ne pas parvenir à réaliser deux manches de même valeur.

C’est vrai, il y a toujours eu l’une ou l’autre faute dans l’une des deux manches jusqu’ici et cela ne passait pas. En Coupe du monde, l’écart est très serré entre les athlètes et on ne peut commettre d’erreur. C’est rédhibitoire. Il s’agit alors de trouver le bon mélange entre attaquer et skier avec la tête, et c’est ce que j’ai réussi à faire aujourd’hui.

Vous parliez il y a quelques jours d’un déclic, qui est donc arrivé. Que vous manquait-il encore?

Probablement un petit peu d’entraînement, quelques kilomètres dans les jambes en plus dans la discipline. J’avais besoin de travailler sur certains petits détails qui n’avaient pas fonctionné jusqu’à maintenant, ce que j’ai très bien pu faire à Reiteralm ces derniers jours à l’entraînement. Ça m’a donné confiance et je savais exactement ce que je devais faire aujourd’hui pour être rapide.

Comment avez-vous géré l’attente entre les deux manches alors que vous étiez en tête après le premier parcours pour la première fois de votre carrière?

Je me sentais très bien, j’étais concentré sur mon ski et non sur autre chose comme cela a pu être le cas à Adelboden (ndlr: il était 3e de la première manche avant de terminer 17e), où j’ai trop réfléchi au tracé notamment. C’était la première fois que j’étais dans cette situation, en Suisse en plus. J’ai appris de mes erreurs et cela m’a aidé aujourd’hui. Il ne faut pas changer quoi que ce soit parce que je suis devant. La seule différence, c’est que c’était calme au départ, mais c’est tout (rires)!

Sans oublier que vous vous êtes élancé sur une piste passablement dégradée en seconde manche.

En effet, la première partie était très bosselée, bien plus qu’en première manche, et il était compliqué de garder le timing. Ensuite, le tracé était plus tournant, il fallait garder la ligne, sans trop forcer, et surtout parvenir à prendre la vitesse pour la partie plane finale. J’ai fait une petite erreur juste à la transition, c’est le pire moment pour en commettre une, mais je savais que j’avais un bon ski, j’ai essayé alors de pousser et ça a payé. Si j’ai reçu des indications des autres pour être rapide sur le bas? Pas vraiment, même si certaines informations ont pu circuler via le physio de l’équipe… De mon côté, j’ai regardé un ou deux passages à la TV.

Votre entraîneur Helmut Krug a tracé la deuxième manche. A-t-il pensé à vous avantager?

Je n’y ai pas réfléchi. Mais non, je ne crois pas du tout qu’il a tracé pour nous ou comme il le fait à l’entraînement. Ce n’était peut-être pas forcément une mauvaise chose car parfois, quand il essaie de faire quelque chose de spécial, c’est trop compliqué et on se plante. Là, il a simplement cherché à faire une belle manche.

Vous revenez au 12e rang du classement général de la Coupe du monde. Ça vous donne envie de regarder plus haut?

Non, je n’y pense pas du tout. Après, le but est évidemment de continuer sur ma lancée, de continuer à montrer du bon ski et à être performant.

Performant en slalom et en géant, peut-on vous attendre, à l’image du vainqueur Alexis Pinturault, davantage en vitesse d’ici la fin de saison?

Effectivement, j’essaie de me mettre à la vitesse dès que je le peux. J’aime beaucoup. J’ai fait les combinés notamment et je prends du plaisir. Je serai au départ du super-G d’Hinterstoder, mais le géant reste tout de même ma priorité, avec le slalom et le combiné.

Avec Chamonix puis le Japon, le programme s’annonce encore passablement chargé ces prochains jours.

Exactement. Ce n’est pas encore les vacances.

Quel est désormais le programme pour vous?

Je me réjouis de me reposer quelques jours à la maison avant d’aller m’entraîner à faire quelques départs de parallèle avant Chamonix.

Johan Tachet & Laurent Morel