Le Nidwaldo-Vaudois a vécu sa pire saison de freeride et n’ira pas à l’Xtreme de Verbier. Mais il ne manque pas de projets et vise toujours les sommets, que ce soit sur la neige ou sur l’eau. Entretien.
Maxime Chabloz a réalisé un rêve d’enfant en décembre lorsqu’il a été couronné champion du monde de kitesurf à Fuwairit. Ce qui a suivi était sa pire saison en freeride: pour la première fois depuis son début sur le Freeride World Tour, le Nidwaldo-Vaudois n’ira pas à Verbier. Mais le rider de 23 ans n’est pas quelqu’un qui s’attarde sur les défaites.
« Pour moi souvent, il ne faut pas trop que je me focalise sur un truc, les choses doivent venir naturellement », dit-il. Deux jours après l’annonce que l’épreuve de ski à Fieberbrunn était annulée et qu’il ne se qualifierait pas pour l’Xtreme, Maxime Chabloz était donc de nouveau sur le Lac des Quatre-Cantons à faire de l’hydrofoil.
Une saison difficile
Que ce soit sur l’eau ou sur la poudreuse, le natif de Beckenried n’a cessé de cumuler les succès et les trophées ces dernières années. Dès sa première saison sur le Freeride World Tour, il a fini champion du monde. L’année d’après, il était vice-champion. Il a également trois titres de champion du monde junior en kitesurf.
Et pourtant, Maxime Chabloz n’est pas quelqu’un qui aime trop faire des plans ou se mettre des gros objectifs. « Dans mes deux sports, il y a tellement de facteurs qu’on ne peut pas contrôler: la neige, le vent, la face, les autres riders. Il faut juste les accepter et essayer de gérer le mieux qu’on peut », a confié le skieur lors de la récente étape en Géorgie. « Personne n’arrive à gagner tout le temps, tout le monde vit des galères, tout le monde a une fois une saison difficile. Moi maintenant, je traverse une saison difficile mais je suis sûr que je vais pouvoir en ressortir. »
Regarder de l’avant
Des grosses chutes sur chaque étape cet hiver l’ont relégué à la 21e place du classement général. Mais pas une fois il n’a joué la prudence, préférant prendre des risques et oser des lignes et des tricks audacieux, même au risque de se planter. « J’ai eu beaucoup de malchance, mais d’un autre côté, en analysant mes fautes, j’ai appris beaucoup de leçons. Donc je suis prêt à regarder de l’avant, prendre ce que j’ai appris et oublier le reste qui est derrière moi. »
Ce ne sont pas les choses qui manquent pour l’occuper: Maxime Chabloz a plusieurs projets vidéo prévus avec La Nuit de la Glisse et il est en plein développement d’un nouveau ski avec son équipementier Stöckli qu’il a rejoint cet hiver. « Ce sont toutes des choses très intéressantes, très excitantes. Du coup, ça met un peu de baume sur mes mauvais résultats qui, au bout du compte, n’ont rien à voir dans ma tête », raconte le rider, philosophe.
Pas de rêve olympique
Les premiers championnats du monde de freeride seront au calendrier l’hiver prochain et la discipline pourrait figurer au programme des Jeux olympiques en 2030. Deux événements qui ont une portée très différente pour le skieur. « Les JOs, ça n’a jamais vraiment été un rêve d’enfance. J’ai toujours voulu être le meilleur au monde, l’homme à battre. Mais dans ma tête, pour être le meilleur, il faut être le champion du monde. Il faut être là toute la saison et battre tout le monde, et ce n’est pas un événement tous les quatre ans qui va changer quelque chose. »
En même temps, le Nidwaldo-Vaudois ne veut pas trop penser aux Mondiaux en Andorre en février prochain. « Quand j’essaie de forcer quelque chose ou bien je me dis qu’il y a des Championnats du monde l’année prochaine et qu’il faut que je me qualifie, ça me met plus de pression qu’autre chose. C’est quelque chose dans l’inconscient qui pèse et qui fait qu’ensuite les choses se passent moins bien qu’elles ne devraient », explique-t-il, amusé.
C’est un peu ce qui s’est passé cette saison sur le Freeride World Tour. Mais avec l’hiver qui se termine, place à ses autres passions. Comme le kitesurf. Il a beau déjà avoir atteint les sommets du sport » on ne s’arrête pas là », rigole-t-il.
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