Absent du Cirque blanc depuis trois saisons après s’être fracturé les deux jambes en novembre 2022, l’Autrichien a savouré d’être de retour sur une piste de compétition aux Mondiaux de Saalbach, même en tant qu’ouvreur. Mais il a encore du chemin à faire. Entretien.
Max Franz a créé la surprise lorsqu’il a franchi la ligne d’arrivée aux Championnats du monde de Saalbach, deux ans et demi après son horrible accident à Copper Mountain où il s’est fracturé les deux jambes. L’Autrichien n’était là qu’en tant qu’ouvreur lors de la descente des dames et un vrai retour à la compétition n’est pas encore pour demain. Mais c’était un premier pas important pour le champion de 35 ans, pour qui mettre un terme à sa carrière n’a jamais été une option.
Depuis son accident en novembre 2022, on avait pu suivre sa longue et douloureuse rééducation sur ses réseaux sociaux: cinq opérations, des tiges de métal dans les deux jambes et 19 vis dans les pieds, puis ses premiers pas, son retour sur les skis et enfin ses premières portes à l’entraînement.
Mais affronter des conditions de course était un défi d’un autre ordre, même pour un médaillé de bronze en descente (Saint-Moritz en 2017). Surtout avec peu de jours d’entraînement dans les jambes et zéro dans des conditions comme aux Mondiaux. « Les dernières semaines étaient épuisantes mentalement. Me retrouver de nouveau sur une piste de compétition et faire des sauts a vraiment demandé beaucoup d’effort », nous a-t-il confié lors de son grand retour devant le public.
Absolument être aux Mondiaux
La joie d’être à nouveau dans le portillon du départ en combinaison de course et de s’élancer sur une piste de Championnats du monde valait bien toutes les peines du monde au final. « J’ai eu tellement de plaisir, skier cette descente était un rêve », a déclaré le skieur, qui a admis par ailleurs avoir eu de gros moments de doutes lors des deux dernières années. « J’ai un long chemin derrière moi, mais je voulais absolument être aux Mondiaux d’une manière ou d’une autre. Je suis vraiment heureux. »
Cette première expérience a aussi confirmé autre chose. « J’ai réalisé en franchissant la ligne d’arrivée que je voulais immédiatement remonter et m’élancer en bas de la piste encore une fois. Ça montre que je suis sur le bon chemin. Je vais continuer à me battre et on verra, peut-être que l’hiver prochain, ça pourrait déjà se faire », s’est réjoui le Carinthien, qui a récidivé comme ouvreur lors de la descente des dames et du combiné par équipe.
Continuer tant que c’est possible
Une grosse blessure à un jeune âge est déjà difficile à surmonter pour un skieur d’élite. Une blessure complexe comme celle qu’a subie Max Franz – une fracture ouverte du tibia gauche, une fracture compliquée du tibia droit et un nerf sectionné au pied gauche – prend une tout autre dimension à l’âge de 33 ans. Mais à aucun moment, il n’a songé à ranger ses skis. « Ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Je veux décider moi-même quand je vais m’arrêter. Je ne veux pas qu’une blessure ou que quelqu’un d’autre décide cela pour moi », a-t-il insisté. « J’ai encore tellement de plaisir à skier. Tant que j’arrive à me motiver et que j’ai du plaisir, je vais continuer. Je me réjouis de voir où ça mène. »
Il y a encore du chemin à faire. Alors qu’il n’éprouve presque plus de douleurs lorsqu’il est sur les lattes, le processus de guérison n’est pas encore fini. « La plante du pied est encore engourdie, le nerf doit encore revenir, il me manque beaucoup de muscles, surtout les muscles fins. Mais cela viendra en skiant. » Le skieur, qui compte 171 départs en Coupe du monde et trois victoires, vise une bonne préparation cet été mais sait qu’il aura encore besoin de patience. « Je vais continuer à travailler et j’espère que certaines choses seront encore possibles. Mon gros objectif est de revenir. On verra quand ça sera. »
Sim Sim Wissgott, de retour de Saalbach-Hinterglemm