Le slalom nocturne de Crans-Montana est désormais devenu un passage obligé pour Matteo Joris et ses protégés, qui se réjouissent chaque année de passer quelques jours sur le Haut-Plateau. Cet hiver, c’est entre les courses d’Adelboden et de Wengen que les slalomeurs helvétiques, ainsi que la plupart des meilleurs spécialistes mondiaux, se retrouvent sur les pentes valaisannes. Après l’épreuve au format un particulier mercredi, la plupart des équipes resteront deux jours supplémentaires à Crans-Montana afin de profiter de conditions d’entraînement idéales sur une piste préparée pour la compétition. Interview avec l’un des instigateurs du projet.

Matteo Joris, comment est née l’idée d’un slalom nocturne à Crans-Montana?

C’est un projet que nous avons mis en place avec Marius Robyr et son équipe. En fait, c’est parti comme un jeu. J’ai partagé l’idée d’en faire une compétition un petit peu spéciale avec un système novateur à élimination (ndlr: les cinq derniers de chaque manche ne sont pas qualifiés pour la suivante). Cela offre plusieurs avantages. Déjà, ça permet de motiver les athlètes qui ne sont pas habitués à ce format et en profitent donc pour modifier leur stratégie de course par rapport aux deux manches classiques. Enchaîner les runs leur permet de rester chauds, comme lors d’un entraînement en fait. Quant au public, on ne le perd pas entre les deux manches. Il n’a pas besoin de quitter l’aire d’arrivée. On s’est entendu avec Marius car tout le monde est gagnant au final.

Quel est votre rôle dans l’organisation de cette épreuve?

Je m’occupe en quelque sorte de l’aspect sportif et des relations avec les athlètes. Je donne un coup de main pour préparer la piste notamment.

Quels retours avez-vous de la part des skieurs?

Ils apprécient de venir s’entraîner et se mesurer sur une piste du niveau d’une Coupe du monde. En plus, la foule peut les observer du départ à l’arrivée depuis le stade. Il est fait pour cela! Et puis la longueur des manches est parfaite.

Cette année, le slalom a lieu entre les courses d’Adelboden et Wengen. Une bonne solution?

Oui, les équipes sont très satisfaites. Elles vont pouvoir profiter de s’entraîner sur cette piste dans la foulée du slalom, jeudi et vendredi. Ici, les conditions sont en général idéales à cette saison car on y retrouve une neige agressive, ce qui n’est pas souvent le cas en Europe. En plus, c’est exposé au sud. Les athlètes apprécient de pouvoir s’entraîner du côté du soleil, c’est plutôt rare et important de le faire parfois au cours de l’hiver.

A un mois des Jeux olympiques de Pékin, c’est une bonne chose de s’entraîner à Crans-Montana sur une piste qui semble avoir des similitudes avec celle de Yanqing?

En effet, c’est positif. La piste olympique de slalom ressemble à Adelboden sur sa partie haute et à Crans-Montana sur sa partie basse. Venir ici a du sens dans cette optique. En plus, la neige en Chine comme en Corée du Sud il y a quatre ans est agressive et c’est une caractéristique qu’on retrouve ici. Ce sont des conditions qui ne sont pas toujours simples à dénicher.

Laurent Morel, Crans-Montana