En six courses cette saison, Marco Odermatt n’est encore jamais descendu du podium. Le skieur de 25 ans skie sur une autre planète et il l’a une nouvelle fois confirmé ce samedi à Val d’Isère. Grâce à deux manches de très haut vol, qu’il a remportées, le Nidwaldien s’est offert une 14e victoire en Coupe du monde. De quoi décourager ses adversaires, tant il semble intouchable, notamment en géant. “C’est sûr que c’était probablement l’une de mes meilleures courses, particulièrement dans cette discipline”, s’est-il réjoui avant de reprendre la route pour la Suisse, où il profitera de se reposer brièvement avant de filer à Val Gardena en début de semaine prochaine.

En repoussant son premier poursuivant, l’Autrichien Manuel Feller, à 1″40, Marco Odermatt a prouvé qu’il avait une belle marge sur ses principaux concurrents. “Bien sûr, on peut se dire que j’étais à la limite, mais je n’ai pas senti que j’ai pris tous les risques non plus. Et je ne crois pas que les autres nourrissent des complexes face à moi.” En fait, peut-être que le skieur de Hergiswil est bien un extraterrestre. “Non, je ne suis pas une machine, il peut toujours se passer beaucoup de chose à chaque course, rigole-t-il. On a toujours besoin d’une part de chance pour gagner une course. Après, c’est sûr qu’en ce moment, tout fonctionne très bien, le matériel, l’équipe, la confiance. C’est plus simple lorsqu’on peut tout donner.”

Imiter Didier Cuche? “Ce n’était pas planifié…”

Et il est clair que le succès appelle le succès. “Plus les résultats sont bons, plus le niveau de confiance augmente. Chaque bon résultat me permet d’encore m’améliorer. Avec ça, tu peux tout de même skier vite, même si tu te sens un petit peu fatigué.” Bref, rien ne semble pouvoir arrêter le champion olympique de la discipline, si ce n’est peut-être un calendrier trop chargé, qu’il a lui-même chargé avant cette course à Val d’Isère. “Je vais déjà voyager à Val Gardena, explique le Nidwaldien. On verra ce que me dit mon corps, si je dois peut-être faire l’impasse sur la deuxième descente. Je ne sais pas encore.”

En attendant, “Odi” veut profiter de son état de grâce. “C’est juste agréable d’être dans une telle forme, se félicite-t-il. Mais je ne le fais pas pour les autres ou pour les records mais uniquement pour moi et mon entourage.” Et peut-être aussi pour son idole Didier Cuche, dont il a imité le geste iconique en lançant son ski dans l’aire d’arrivée. “Ça m’est simplement venu comme ça, ce n’était pas planifié”, sourit encore le meilleur skieur du monde.

Laurent Morel, Val d’Isère