Le champion austro-néérlandais n’a pas caché sa perplexité après son retour raté en slalom dimanche à Levi. Il a aussi laissé planer le doute sur un départ à Gurgl dans une semaine. Réaction.
Cinq ans d’absence du Cirque blanc se sont enfin fait sentir pour Marcel Hirscher dimanche à Levi. L’ancien champion autrichien, représentant maintenant les Pays-Bas, avait fêté un comeback réussi en géant à Sölden il y a trois semaines, faisant taire les critiques qui avaient douté de sa forme ou désapprouvé qu’il puisse prendre le départ grâce à une wild card.
Mais disputant dimanche son premier slalom depuis 2019, l’Austro-Néerlandais aux 67 victoires en Coupe du monde s’est trouvé très vite en difficulté. Avec le 46e chrono, à 2’59 du meilleur, il a échoué à se qualifier pour la seconde manche et reconnu commencer à avoir des doutes. « L’entraînement ce matin était encore très bon. Et sur les neuf premières portes, je me suis dit ‘Ça fonctionne, j’accroche bien’. Puis à la 9e porte, je suis presque sorti et après ça, c’était un combat. C’est presque embarrassant. »
« Du nouveau pour moi »
Marcel Hirscher a gravi la plus haute marche du podium à Levi trois fois durant sa carrière. Mais les conditions dimanche étaient toutes autres que celles auxquelles il était habitué. « Je n’ai encore jamais vu cette piste aussi verglacée, skier sur une telle plaque de glace, c’était du nouveau pour moi. » Des propos qui semblaient donner raison à ceux qui avaient prévu qu’un retour parmi l’élite ne serait pas du gâteau, même pour un multiple champion olympique, vu tous les changements survenus depuis 5 ans en matière de matériel et autre.
Sa 23e place lors du géant d’ouverture n’était donc peut-être pas la confirmation qu’on pensait. « Sölden c’était vraiment un accident. J’ai eu de la chance, tout s’est bien passé et j’ai pu me qualifier pour la 2e manche. Aujourd’hui, on était complètement à côté de la plaque », a confié Marcel Hirscher, offrant une des réactions les plus candides qu’on ait jamais entendues de la part de l’octuple gagnant du gros Globe. « Mais ça fait partie de l’apprentissage, on savait que ce jour arriverait tôt ou tard. »
Un résultat inattendu
Le champion n’a jamais caché vouloir utiliser son comeback pour développer les skis de sa marque Van Deer. À Levi toutefois, il a avoué qu’une certaine incertitude planait maintenant sur son équipe. « Je crois qu’on est un peu désemparés sur ce qu’on aurait pu faire différemment. » Ce qui s’est passé dimanche était « inattendu », a-t-il ajouté. « Je crois que tout le monde l’a vu, c’était une lutte pour survivre. Ça ne s’est pas du tout passé comme on l’espérait. »
La veille encore, Marcel Hirscher avait assuré qu’il prendrait le départ du prochain slalom à Gurgl dans une semaine. Dimanche, ce n’était plus une évidence. « Nous avons beaucoup de choses à changer. La journée d’aujourd’hui a montré que nous ne sommes pas prêts. » Surtout pour ce qui est de l’accroche des skis sur la neige dans des conditions comme en Laponie ce week-end. « J’avais énormément de peine aujourd’hui », a déclaré le skieur, qui s’est pourtant déjà imposé sur des pistes comme Val d’Isère, Adelboden ou Schladming.
Gurgl ou non?
Avant le week-end, Marcel Hirscher avait prévenu que ce serait probablement la dernière fois qu’il disputerait une épreuve à Levi. Le voyage en Finlande aura au moins permis de récolter de nouvelles informations et de rendre visite aux trois rennes dont il est le parrain.
Et la situation avait peut-être l’air un peu moins glauque après la course: Henrik Kristoffersen, aussi sur des skis Van Deer, a semblé trouver la clé pour tailler sur la neige finlandaise, terminant 2e de la course après une remontée fulgurante.
Le prochain test pourrait donc se faire à Gurgl. Reste à voir si Marcel Hirscher sera dans le portillon au départ. Comme pour Sölden et Levi, ce sera probablement une décision qu’il prendra à la dernière minute.
LMO, Levi/SSW