Drôle d’impression pour la première course masculine des Championnats du monde de Cortina d’Ampezzo. Sur la toute neuve piste “Vertigine”, de très nombreux athlètes ont été piégés par un parcours extrêmement compliqué pour le super-G. Dans ces conditions rares, c’est Vincent Kriechmayr, en argent déjà en super-G et en bronze en descente à Åre en 2019, qui a le mieux sur tirer son épingle du jeu. Parti avec le dossard 5, l’Autrichien a su jouer avec la piste pour remporter un premier grand titre.

Un coup de frein qui rapporte gros

Le skieur de 29 ans, régulier dans la discipline depuis de longues années et en passe de remporter le Globe de cristal, a surtout été le plus intelligent dans deux passages en particulier, qui ont coûté cher à la plupart des skieurs, en freinant au moment opportun. Ces passages? Une porte très difficile à aller chercher à la suite d’un immense saut (les skieurs devaient donner un gros coup de frein, comme rarement) et une traverse où la trajectoire étaient compliquée à tenir. De nombreux skieurs n’ont pas terminé cette course.

Derrière Vincent Kriechmayr, qui a donc mesuré les risques pris, Romed Baumann a failli créer l’immense surprise du jour. L’expérimenté athlète de 35 ans, Autrichien qui court désormais sous les couleurs allemandes, n’a pas été perturbé par son dossard 20 et échoue à seulement 0″07 du vainqueur du jour. Le podium est complété par Alexis Pinturault, à 0″38. Le Français entame de la meilleure des manières ses Championnats du monde. Il a su faire jouer toute sa technique pour aller chercher ce troisième rang mais a tremblé jusqu’au dossard 28 de l’étonnant Canadien Brodie Seger, finalement 4e à 0″04 du podium.

Les Suisses piégés

Les Suisses ont en revanche connu une première épreuve cauchemardesque dans les Dolomites. Parti avec le dossard 2, Loïc Meillard a été surpris par la fameuse “porte piège” qui suivait le saut. Dommage pour l’outsider valaisan, qui était rapide sur le haut mais n’a pas pu profiter de voir les premiers athlètes s’élancer et est donc parti à la faute. Mauro Caviezel, qui s’est élancé juste derrière le skieur d’Hérémence a subi exactement le même sort. Le dossard 7 de Marco Odermatt ne lui aura guère porté chance non plus.

Si le Nidwaldien s’élançait parmi les favoris et a lui été prévenu pour ne pas se faire piéger sur cette porte, il a raté sa traverse. Malgré un début de course excellent (il était le plus rapide), il a perdu beaucoup de vitesse durant son erreur et doit finalement se contenter du 11e rang, à 0″96 du vainqueur. Juste devant lui, Beat Feuz (10e). Comme souvent, le Bernois a été en retrait dans cette discipline. S’il ne s’est pas offert de cadeau d’anniversaire, il sera bien l’homme à battre en descente.

LMO