C’est libéré que Loïc Meillard peut aborder le géant des Championnats du monde ce vendredi à Saalbach. Libéré car il a déjà une médaille d’or autour du coup, remportée en combiné par équipes en binôme avec un certain Franjo von Allmen, lors de l’extraordinaire triplé suisse. « Tout est au vert », confirme le Valaisan, qui cherchera à détrôner l’intouchable Marco Odermatt, vainqueur il y a deux ans à Courchevel.
Pour ce faire, il faudra réussir un authentique exploit. Le Nidwaldien a remporté 28 des 39 derniers géants qu’il a disputés. Surtout, lorsque le skieur de Buochs a terminé une course à laquelle les deux hommes participait, Loïc Meillard ne s’est imposé qu’une seule et unique fois depuis avril 2016, toutes disciplines confondues. C’était en mars 2022, lors du géant des Championnats de Suisse à Saint-Moritz. Le Valaisan avait skié trois dixièmes plus vite que son compatriote. Mais on sait aussi que les athlètes ne disputent pas forcément toujours ces courses à fond…
Pourtant, les pièces du puzzle semblent s’assembler pour que le skieur d’Hérémence puisse venir chatouiller le tout frais champion du monde de super-G. Après quelques jours de repos à l’issue d’un mois de janvier très chargé, il a repris l’entraînement à Hinterreit avant d’arriver à Saalbach. Et Loïc Meillard écrasait tout sur son passage, surtout en slalom. « Les conditions de neige et le parcours me convenaient parfaitement mais tout est remis à zéro ici », rappelle-t-il.
Saalbach-Hinterglemm, terre d’exploit
La bonne nouvelle pour lui? La piste Schneekristall sise à Hinterglemm convient pleinement à ses qualités. C’est d’ailleurs dans la station autrichienne que le frère de Mélanie est monté sur ses deux premiers podiums en Coupe du monde (2e en géant et en slalom en 2018). C’est également ici qu’il a mis fin à l’hégémonie de victoires de Marco Odermatt (le Nidwaldien était sorti) lors du géant des finales de Coupe du monde il y a un an, avant de réussir son meilleur super-G en carrière (2e à 0″ »03 derrière Stefan Rogentin et devant Arnaud Boisset). Les étoiles s’aligneraient-elles enfin?
« C’est clair que c’est un endroit spécial pour moi », lâche-t-il. « Savoir que je peux skier vite ici aide pour arriver libéré. La topologie et la neige m’ont toujours bien convenues. C’est une piste où ce n’est jamais très raide ni très plat. Il faut toujours travailler, prendre de la vitesse sur certains passages. Cette vitesse conditionne toute la partie jusqu’au mur final. Il ne faut pas trop se poser de questions, skier sur la taille du ski. Personnellement, devoir créer de la vitesse, c’est quelque chose que j’affectionne. »
S’il ne veut pas choisir entre une médaille d’or ou un Globe de cristal, Loïc Meillard concède que des Championnats du monde, c’est particulier. « Surtout ce qu’il y a autour, les sollicitations », décrit-il. « Après la course en elle-même c’est comme d’habitude. Je pars du principe que c’est une course comme les autres. » Une course comme les autres pour laquelle il a toutes les cartes en main pour écrire sa légende.
Laurent Morel, Saalbach-Hinterglemm