Au sommet de la pyramide, non pas des Mayas, mais du Freeride World Qualifier (FWQ) trône cet hiver un snowboard mexicain. Du haut de ses 22 ans, Liam Rivera se révèle sur les pentes poudreuses européennes et rêve d’une promotion sur le Freeride World Tour. S’il ride sous les couleurs mexicaines, pays d’origine de son papa, Liam Rivera est à moitié Fribourgeois de son côté maternel. “J’aurais bien voulu rider pour le Mexique et la Suisse, mais j’ai dû faire un choix. Représenter le Mexique au final, c’est cool et différent”, rigole le snowboardeur de Guin dans un français parfait.
Né au Mexique, le petit Liam débarque en terres fribourgeoises dès sa première année. “Ma maman ne voulait pas trop que je grandisse là-bas.” S’il fait attention de ne pas perdre ses racines latino-américaines, puisqu’il retourne tous les étés au Mexique pour y voir sa famille et pratiquer le surf, c’est sur les pentes romandes, des Portes du Soleil à Zinal, en passant par Veysonnaz, qu’il fait ses armes sur la neige. “Mes parents nous ont pris tout petit, mon frère et moi, sur les pistes.” Sur les skis jusqu’à 9 ans d’abord, avant de découvrir le snowboard, pour une révélation. “Je trouvais davantage d’inspiration dans le surf qui se rapproche plus du snowboard, d’où mon choix.”
Repousser les limites du freeride
Dans la poudre, Liam Rivera s’éclate. Il y découvre une liberté infinie à faire sa trace sur les pentes immaculées. “C’est peut-être cliché, mais tu te sens pleinement libre lorsque tu pratiques le freeride”, souligne celui qui est également étudiant en 2e année bachelor en économie et psychologie. “Tu n’as pas de limite, chacun peut s’exprimer différemment, faire ce qui lui plaît. Que ce soit en alpin ou en freestyle, tout est donné.”
Le Mexicano-Fribourgeois s’affranchit des barrières entre les disciplines cependant. Sur sa planche, il se plaît à y ajouter une touche de freestyle, à l’image de son run lors de la Nendaz Freeride (voir la vidéo ci-dessous), première étape des Finales du Qualifier, où il a pris la 2e place en proposant un run engagé avec notamment deux 360°, l’un en backside, l’autre en frontside. Avec encore deux étapes à Jasna (SVK) ce week-end et à Obergurgl (AUT) dans deux semaines, Liam Rivera rêve de Freeride World Tour. “J’aimerais y arriver un jour, c’est sûr”, sans se fixer un ultimatum à la présente saison.
“Vivre un jour du freeride”
A terme, Liam Rivera espère rider sur les traces de Travis Rice, l’une de ses idoles, et pouvoir vivre de sa passion. “J’aime l’idée de pouvoir snowboarder chaque jour. Ce qui me motive, c’est d’avoir des projets de film, de montrer ma vision de la compétition.” Et la compétition l’aide à se faire progressivement un nom. “Cela me pousse surtout à améliorer mon niveau.”
Avec l’espoir de porter bien haut , qui sait un jour, un snowboard au sommet d’une pyramide maya.
Johan Tachet, de retour de Nendaz
