Enfin! Ce samedi, Mélanie Meillard va prendre le départ du premier slalom de Levi en pleine possession de ses moyens et après une préparation réussie. Cela faisait très longtemps, une demi-décennie, qu’une telle situation ne s’était pas produite pour la skieuse d’Hérémence. Car la poisse a collé aux spatules du grand espoir du ski suisse depuis sa blessure au genou gauche contractée à l’entraînement en Corée du Sud, juste avant les Jeux olympiques de PyeongChang. Ensuite, la Valaisanne a enchaîné les galères, entre rééducation et frustration avec en point d’orgue le zéro pointé enregistré à Levi justement, il y a un an.

Un break salvateur

Mais depuis, la soeur de Loïc a su remonter la pente. “Juste avant les Jeux olympiques, j’ai décidé de me mettre en marge de l’équipe durant deux semaines, de m’entraîner à la maison, de voir autre chose afin de retrouver du plaisir sur les skis, raconte-t-elle entre deux rires communicatifs depuis l’hôtel qui abrite les Suissesses dans la station finlandaise. Je suis ensuite allée en Coupe d’Europe. Lors de plusieurs manches, ça s’est vraiment bien passé, surtout dans des conditions qui n’étaient pas idéales et avec des numéros de dossard guère favorables.”

Puis, pour son retour en Coupe du monde, la championne olympique de la Jeunesse de géant en 2016 a pris une inespérée 8e place du slalom d’Åre. “Terminer la saison sur une telle note m’a permis de faire le plein de confiance. J’ai vu que tout était encore possible. C’est des choses comme ça qui me donnent envie de continuer.” Mélanie Meillard a-t-elle songé à tout arrêter au cours de ses années de galère? “Non, je ne me suis jamais dit que c’était fini. J’ai toujours su que je voulais continuer.” Le passage parmi les cadres B de Swiss-Ski cet été n’a pas freiné son enthousiasme. Et son forfait de dernière minute avant le géant finalement annulé de Sölden lui aura permis de parfaire sa préparation.

Tout est réuni pour un retour réussi

La skieuse de 24 ans espère prouver qu’elle est bel et bien de retour dès ce week-end dans la fraîcheur lapone (ndlr: il a fait -23°C cette semaine à Levi). “J’ai rarement froid alors ça ne me fait pas peur, même si je ne cracherais pas sur quelques rayons de soleil lors des courses, poursuit la skieuse qui compte un podium en Coupe du monde. Je me suis surtout entraînée pour être capable de tout donner dans toutes les conditions cet été et ça s’est super bien passé. Après, je me réjouis vraiment de voir ce que ça donne en course, surtout ici, sur une piste que j’ai toujours beaucoup appréciée.”

C’est en effet sur la Levi Black que Mélanie Meillard avait réussi son premier top 10 en Coupe du monde, en 2016 et alors qu’elle n’avait que 18 ans. “J’aime bien les parties plates en haut et en bas, d’ailleurs je me sens extrêmement bien sur ces passages à l’entraînement, précise-t-elle. Quant au mur (ndlr: en milieu de manche), je travaille dur et j’essaie de m’améliorer sur cette partie.”

Place désormais à la course, pour laquelle elle devrait s’élancer avec un dossard aux alentours du 30 et visera à entrer dans les points, voire mieux. “Quoiqu’il en soit, on s’est suffisamment entraînées, il faut que ça commence désormais!”

Laurent Morel, Levi