Sept médailles: la récolte suisse aux Championnats du monde de télémark à Rjukan a été fructueuse lors des quatre jours de compétitions . Les deux dernières breloques helvétiques sont tombées samedi lors de la parallèle qui concluait la saison. Les Valaisans Amélie Wenger-Reymond et Bastien Dayer se sont parés d’argent.

Grande dominatrice de la saison, Amélie Wenger-Reymond a tenu son rôle lors de ces Mondiaux norvégiens en remportant quatre médailles. Contrairement aux dernières éditions à Steamboat (USA) en 2015 et à La Plagne (FRA) en 2017, la skieuse de Sion n’est pas parvenue à réaliser le quadruplé doré. La faute à l’Allemande Johanna Holzmann qui a battu la reine de la discipline en finale de la parallèle. “J’ai commis une petite erreur qui m’a coûté cher en finale, puis j’ai essayé de revenir mais cela n’a pas fonctionné. Il y avait plus fort que moi et il faut l’accepeter”, analysait Amélie Wenger-Reymond, naturellement un peu déçue lorsque l’on connaît son appétit de championne.

Au terme de la course, la Valaisanne aux 39 Globes de cristal a également assuré qu’elle serait toujours sur le circuit la saison prochaine. “Si tout fonctionne bien, je me réjouis déjà de participer aux finales de la Coupe du monde chez moi à Thyon en 2020.”

Bastien Dayer sauve ses Mondiaux

Dans le sillage de sa compatriote, Bastien Dayer a réalisé une performance de choix en devenant, lui aussi, vice-champion du monde de la parallèle. Une médaille qui lui permet de rebondir après deux premières courses individuelles manquées (17e de la classic et 5e du sprint) à Rjukan. “Après ma blessure (ndlr: il a été victime d’une déchirure du ligament croisé du genou en fin de saison dernière), mon objectif était de revenir en forme pour ces Mondiaux. J’ai connu un début de semaine difficile, j’ai eu de la peine à trouver la motivation, à me concentrer et mon genou grinçait un peu, mais j’ai su me reconstruire le moral pour aller chercher cette magnifique médaille”, savourait le skieur d’Hérémence, également vainqueur du Globe de cristal du sprint cet hiver.

Pour cette ultime course de la saison, le Valaisan a parfaitement maîtrisé son sujet, réalisant quatre runs solides pour se qualifier pour la finale. Hélas pour lui qui avait couru sur le parcours rouge jusqu’ici, son adversaire française Philippe Lau, dont c’était la dernière course, avait l’avantage de choisir son tracé en finale et Bastien Dayer s’est retrouvé sur le parcours bleu. “Je suis toutefois heureux car j’ai rien à me reprocher, j’ai donné mon meilleur ski. Philippe (Lau) était tout simplement meilleur”, terminait Bastien Dayer qui, lui également, a certifié qu’il serait encore présent sur le circuit l’hiver prochain.

L’élimination rageante de Nicolas Michel

Moins de réussite pour les autres Helvètes engagés. Béatrice Zimmermann et Simone Oehrli (peut-être poussée dans les filets dans le loom?) ont été sorties en quarts de finale. Martina Wyss a été éliminée en 8e, tout comme Nicolas Michel, toujours prétérité par une cheville touchée dimanche dernier, mais qui a surtout connu une élimination frustrante dans les derniers mètres de sa série. “Je suis un peu devant dans le dernier virage, mais le règlement veut que je dois laisser de la place à mon adversaire pour passer. Et comme je terminais à l’extérieur du virage, c’est soit je forçais et je me faisais éliminer, soit je le laissais passer. Il y a peut-être des choses à revoir sur le fonctionnement de la parallèle dans ce genre de situation”, pestait-il à juste titre si l’on se réfère à plusieurs incidents similaires qui se sont produits durant la course.

Romain Beney n’a pas passé le cap des 16es de finale. “Je suis bien content que la saison se termine, car cela n’a pas été du début à la fin”, reconnaissait le champion du monde juniors du sprint 2018. Stefan Matter, lui aussi, a été éliminé dès la première série. Le champion du monde du sprint couru la veille, pourtant vainqueur des qualifications matinales, a commis une faute d’intérieur. “Mes Mondiaux s’étaient déjà terminés après ma victoire du sprint. Je n’avais plus la concentration maximale”, avouait l’Obwaldien. Enfin, Gaëtan Procureur (35e) n’a pas passé le cap des qualifications.

Johan Tachet, Rjukan