Incroyable Lena Häcki! L’Obwaldienne de 24 ans tient son tout premier podium en Coupe du monde dans une épreuve individuelle. La Suissesse, qui a souvent tourné autour de la boîte ces dernières saisons, a pris une magnifique 3e place lors de la poursuite disputée au Grand-Bornand. Onzième après le sprint, Lena Häcki a pu grimper dans la hiérarchie grâce à un ski et un tir d’attaque où elle n’a commis que 2 fautes, contrairement à ses adversaires directes qui ont péché dans cet exercice.

Portée en triomphe par ses coéquipières, Lena Häcki peinait à trouver les mots pour expliquer son émotion après l’une des plus belles courses de sa carrière, où elle termine derrière les Norvégiennes Tiril Eckhoff et Ingrid Landmark Tandrevold.

Lena Häcki, vous grimpez sur le premier podium de votre carrière. Quelle journée!

C’est incroyable. Franchement, je n’y crois pas encore. C’est énormément d’émotions, même trop (rires).

Cela ressemble un rêve?

Oui, d’autant que l’on rêve d’un tel résultat, que l’on travaille pour atteindre ce moment. On a tout entrepris et ce rêve est devenu aujourd’hui réalité.

(Maeva Pellet/SkiActu)

Ces dernières saisons, vous étiez proche du podium sans parvenir à l’accrocher. Qu’est ce qui a fait la différence aujourd’hui? 

Tout s’est parfaitement déroulé, même au tir. Je pense d’ailleurs que le tir était la clé de la réussite où j’ai su me montrer rapide et performante.

Et vous avez semblé également très à l’aise sur les skis?

J’ai pu profiter d’être à chaque fois placée dans un groupe avec des filles rapides comme Dorothea Wierer ou Denise Hermann. J’ai alors pu facilement m’accrocher et accélérer quand je le souhaitais, d’autant plus que j’ai remarqué que j’avais une très bonne forme par rapport à Wierer. Mais au final, la décision s’est faite lors du dernier tir.

D’ailleurs, avec Dorothea Wierer sur les talons, comment avez-vous géré la pression sur le dernier tir?

Je vais vous dire que je n’ai pas passé la dernière nuit à trouver la solution pour que cela fonctionne (rires), mais je savais sur quoi je devais travailler: tirer vite et bien. Et sur le pas de tir, j’ai su rester vraiment calme et c’est ainsi que j’ai pu trouver la cible.

(Maeva Pellet/SkiActu)

Dans quelle mesure les derniers résulats avec l’équipe de Suisse et notamment les deux podiums en relais vous ont-ils aidée dans votre performance individuelle du jour?

Nous profitons dans l’équipe d’une superbe ambiance. A l’arrivée, toutes les filles se sont précipitées vers moi et m’ont portée. C’était super, car nous les vivons ensemble ces moments. 

Ce n’est pas trop difficile de vous retrouver au milieu des trois sœurs Gasparin?

Non pas du tout, nous sommes avant tout une équipe et pratiquement même une famille (rires).

Selina Gasparin était la dernière Suissesse à être montée sur un podium de Coupe du monde, en janvier 2016. Profitez-vous de ses conseils?

Nous nous entraidons toutes mutuellement. Mais Selina nous apporte beaucoup, nous pouvons énormément apprendre d’elle. C’est une fille très structurée, elle sait parfaitement se concentrer sur ce qu’elle doit faire pour être performante dans son sport.

(Maeva Pellet/SkiActu)

Vos récents résultats vous incitent-ils à revoir vos objectifs à la hausse?

Je vais continuer à faire de mon mieux, je sais que l’on peut continuer à faire de belles choses. C’est un super sentiment de savoir que l’on peut être capable de rééditer ce type de performance. En tout cas, je me réjouis des courses à venir, car je prends beaucoup de plaisir en compétition.

Des éléments ont-ils également évolué dans la manière dont vous avez abordé votre entraînement durant l’été?

Nous avons un nouveau staff depuis l’été 2018. La première saison, nous avons dû prendre nos marques ensemble. Et maintenant que nous nous connaissons parfaitement, nous savons comment fonctionner au mieux et avons pu réaliser un super travailler ensemble. Personnellement, j’ai pu acquérir une belle constance durant l’été. Je pouvais toujours bien m’entraîner, sans être malade ou blessée, et c’était l’une des clés de la réussite. 

Laurent Morel et Johan Tachet, Le Grand-Bornand