Il ne faisait pas chaud ce lundi au col de Bretaye mais il en fallait plus pour refroidir le public venu en nombre encourager ses favoris pour la deuxième journée du ski alpinisme aux Jeux olympiques de la Jeunesse. Si les Suisses, qui avaient signé deux doublés vendredi pour les débuts de la discipline, n’ont cette fois pas connu la même réussite, le spectacle n’en a pas moins été au rendez-vous.

Il faut dire que le sprint, au programme lundi donc, est une discipline spectaculaire. Condensé du ski alpinisme dans des séries de trois minutes, avec un départ à six côte à côte dans un portillon, des courts passages en montée, sur les peaux de phoque ou avec les skis portés, des transitions rapides et une descente de type «géant», le sprint a le mérite d’être ultra-attractif pour les spectateurs et téléspectateurs. Il a d’ailleurs été mis en place dans l’optique d’intégrer un jour les Jeux «des grands», objectif avoué du ski alpinisme pour 2026. «Le format, court me plaît énormément, sourit la gagnante du jour, l’Espagnole Maria Costa Diez. Le format est idéal pour le public et je pense qu’il peut nous aider à aller aux Jeux olympiques.»

Les athlètes sont souvent au coude à coude. (Chloe Knott/OIS)

Le sprint, un condensé qui fait parfois peur

Les JOJ, laboratoire du monde olympique depuis plusieurs années déjà, ont déjà prouvé que leurs épreuves pouvaient s’adapter avec succès aux Jeux. C’est par exemple le cas de l’escalade, qui a dû créer un format mixte, adapté aux Jeux, afin de gagner sa place à Tokyo 2020. Notre sport, s’il veut devenir olympique à Milan (ndlr: en 2026), doit aller dans ce sens, assure Malik Fatnassi, entraîneur de la relève suisse. Le sprint, c’est attractif pour le public, car il est possible de suivre l’entier de la course depuis l’aire d’arrivée.»

Même certains puristes, qui rechignaient à se mettre à la discipline, se laissent petit à petit convaincre. D’ailleurs, si Malik Fatnassi est enthousiaste, il n’oublie pas non plus les racines de son sport: «Je comprends la réaction de ceux qui ont porté le ski alpinisme au cours des dernières années et qui trouvent que ce format dénature quelque peu notre sport.» Thomas Kähr, président de la fédération internationale (ISMF) lui emboîte le pas: «Nous ne devons pas oublier la tradition et d’où vient notre sport. Et si nous trouvons la bonne formule, je crois que ce ne sera pas une contradiction, mais plutôt un enrichissement pour tout le monde.»

Thomas Bussard a manqué sa course ce lundi. (Joel Marklund/OIS)

Tactique, technique et spectaculaire

Autre avantage du sprint, mis en avant à Villars, c’est l’utilité que peut avoir le format pour l’apprentissage des jeunes athlètes. «La discipline est appréciée car elle est très dynamique, acquiesce Malik Fatnassi. En plus, en tant qu’entraîneur, je trouve que c’est adapté à leurs capacités physiques. La tactique et les changements sont par ailleurs très important et il s’agit de points très importants dans l’apprentissage. Je pense que le sprint a beaucoup de choses à nous apporter.» Comme vendredi, le ski alpinisme s’est offert une belle publicité ce lundi à Villars.

Le parcours est plutôt original. (Joel Marklund/OIS)

Laurent Morel, Villars