Lorsque l’on a sur le plateau l’un des athlètes les plus prometteurs de sa génération en la personne de Rémi Cuche et l’un de ses entraîneurs, Valentin Crettaz, coach du groupe relève chez Swiss-Ski, il est légitime de s’intéresser aux futurs talents du ski helvétique, entre ambitions, obstacles et blessures. Et avec nos deux invités, on a également refait la semaine couronnée de succès pour Loïc Meillard et Marco Odermatt et on en a profité pour prendre des nouvelles d’Alexis Monney.

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Loïc Meillard et la confiance retrouvée

«Ce qu’a réalisé Loïc Meillard, c’est très fort.» Rémi Cuche était admiratif des performances du skieur d’Hérémence qui est monté trois fois sur le podium en autant de courses à Aspen, remportant le slalom au passage. «Loïc avait perdu sa confiance en début de saison en perdant notamment deux fois son ski en course», rappelle Valentin Crettaz. « Le déclic est arrivé avec son podium en super-G à Garmisch-Partenkirchen fin janvier. Il n’avait aucune pression et ce résultat l’a lancé.»

La Suisse, meilleure nation au monde

Pour la cinquième saison de suite, la Suisse va remporter le classement des Nations. Un changement de paradigme radical lorsque l’on songe qu’il y a dix ans, elle n’était classée que 6e de ce même classement par pays. «Il y a un effet générationnel, mais les structures ont également évolué», explique Valentin Crettaz en observateur averti en tant qu’entraîneur. «Depuis plusieurs années, Swiss-Ski essaie de garder les mêmes personnes aux mêmes postes et de créer des équipes. On le remarque par exemple parfaitement en slalom où cette continuité paie.»

La phrase

«Après ma deuxième blessure, j’ai dit à Valentin que j’arrêtais le ski»

Rémi Cuche

Rémi Cuche joue de malchance dans sa jeune carrière. Le Neuchâtelois de 23 ans s’est déjà gravement blessé trois fois au genou dont la dernière sur la Streif de Kitzbühel il y a un peu plus d’un mois, quelques jours après être monté sur son premier podium en Coupe d’Europe. «Au début, on pense que l’on est maudit, mais ces blessures arrivent toujours pour une raison. Maintenant, j’ai un esprit de revanche», lance le neveu de Didier qui avait songé à ranger ses spatules en 2020 après sa seconde blessure. Valentin Crettaz, présent dans l’hélicoptère à ses cotés, avait su trouver les mots justes. «Lorsque l’on a des skieurs comme Rémi, c’est de notre devoir de les aider et de les conserver», souligne son coach

Chacun pour sa pomme ou presque

La Suisse peut se targuer d’avoir une forte densité parmi ses athlètes de pointe. Difficile dès lors pour les jeunes de se faire une place parmi l’élite. «Avoir un groupe performant, c’est motivant, mais ça met également de la pression», mentionne Rémi Cuche qui a vécu sa première convocation en Coupe du monde à Kitzbühel cette saison avant de se blesser une troisième fois au genou. «Si tu fais une mauvaise performance, il y a toujours des jeunes derrière pour prendre la place. On pratique un sport individuel mais en équipe. Arnaud (Boisset) n’avait pas hésité à faire la reconnaissance avec Christophe (Torrent) et moi sur la Streif pour nous donner des conseils.»

Johan Tachet