Marc Gisin a décidé de prendre sa retraite. La nouvelle n’est pas une surprise tant le skieur d’Engelberg de 32 ans a peiné ces derniers mois à totalement se remettre en selle après avoir connu une carrière émaillée par les blessures. Parmi les plus graves, on retiendra notamment que son genou avait lâché en 2012 à Crans-Montana, qu’il avait subi un traumatisme craniocérébral avec une hémorragie cérébrale lors de la descente de Kitzbühel en 2015 et finalement une nouvelle grave chute à Val Gardena il y a deux ans. On avait un temps d’ailleurs craint le pire lors de son accident sur la piste italienne. L’Obwaldien, qui avait été placé dans le coma, avait été victime d’un autre traumatisme craniocérébral ainsi que plusieurs fractures et d’une contusion pulmonaire.

« Depuis l’accident de décembre 2018, j’ai mis absolument tout en œuvre pour me remettre de cette blessure et j’ai essayé de donner à mon corps et surtout à mon cerveau le temps nécessaire pour récupérer, a expliqué Marc Gisin sur les réseaux sociaux. Mais mon corps ne le supporte plus. Ma proprioception, qui n’est pas encore complètement guérie, ne me permettra pas de skier comme je le souhaite et comme cela serait exigé au plus haut niveau de la course à ski. »

« J’aurais peut-être dû réaliser en 2015 à Kitzbühel, lorsque je me suis presque tué pour la première fois: ‘stupide idiot… arrête les courses de ski, c’est trop dangereux…’ Et finalement en 2018, quand j’étais effectivement mort l’espace de quelques minutes et que je me suis réveillé une semaine plus tard: ‘Tu es aussi stupide que cela… qu’est-ce que tu ne comprends pas exactement’. » Qu’importe les aléas du sport, Marc Gisin est heureux de ce qu’il a accompli. « Certains pourraient dire que j’ai perdu 20 ans de ma vie. D’autres pourraient également dire que j’étais têtu de réaliser que cela ne valait pas le coup. Peut-être que j’ai fait tout faux. Ou peut-être… que j’ai fait absolument tout juste. Car j’ai trouvé quelque chose dans ma vie qui m’a donné de la passion. Je l’ai suivie, j’ai grandi avec et en fin de compte, j’étais prêt à mourir pour. »

Marc Gisin, durant ses 11 années au plus haut niveau, n’aura ainsi jamais réussi à franchir un dernier palier et avoir la carrière que son talent lui permettait. En 101 départs sur le Cirque blanc, Marc Gisin dénombre uniquement trois petits top 10 dont deux 5es places à Kitzbühel en 2016 et 2018.

JT