Vingt-septième du concours olympique sur le grand tremplin, Killian Peier s’est rassuré après avoir manqué son affaire sur le petit tremplin de Zhangjiakou. Le sauteur de La Sarraz a réussi des envols à 130 et 123,5 mètres, effaçant en partie sa grosse déception de sa première épreuve olympique. “Je pense que j’ai pu m’améliorer depuis le petit tremplin, confirme-t-il, partagé entre satisfaction et amertume. Le chemin était assez difficile mais j’ai réussi à continuer à me battre et à rester relax, sans trop me crisper. J’ai réussi à sortir trois sauts solides, stables (ndlr: y compris le saut d’essai). C’est ma meilleure performance ici, je suis déjà fier de ça et je retiens le positif.”

Très en vue depuis le début de l’hiver, aux portes du top 10 du classement de la Coupe du monde, Killian Peier n’a pas atteint ses objectifs sur les tremplins olympiques. Alors qu’il participe à ses premiers Jeux, il a tout de même engrangé une quantité d’expérience non-négligeable. “Malgré l’énorme déception que j’ai eu sur le petit tremplin, malgré des sensations qui ne se sont pas améliorées, j’ai quand même réussi à faire deux bons sauts.” Il faut dire que les Jeux olympiques, c’est différent de tout ce que le Vaudois de 26 ans a vécu jusqu’à aujourd’hui. “Tout ce qui est autour de nous est un petit peu différent, confirme-t-il. Mais je n’arrive pas encore à mettre des mots dessus pour l’instant. Il me faudra du temps pour réaliser tout ça.”

Et pour expliquer ses contre-performances, le médaillé de bronze des Championnats du monde 2019 regrette aussi de ne pas avoir apprivoiser les nouveaux tremplins de la bonne manière. “Je suis un athlète qui travaille beaucoup avec la visualisation et ça fait très longtemps que je n’ai pas sauté sur de nouveau tremplins, rappelle-t-il. J’ai essayé de comparer chaque tremplin avec ce que je connaissais déjà et c’était peut-être une erreur. Je ne l’ai pas laissé parler avec moi, je lui ai fermé son clapet et j’ai essayé de m’imposer sans vraiment l’écouter.”

Simon Ammann: “C’est un jour spécial”

Killian Peier pourra peut-être s’inspirer de son idole d’enfance Simon Ammann, qui a probablement effectué ses derniers sauts en individuel lors de Jeux olympiques. Vingt-cinquième, le sauteur du Toggenburg a eu de la peine à exprimer ses émotions et était lui aussi partagé entre joie et tristesse. “C’est un jour spécial, reconnaissait-il. Je voulais un meilleur résultat. J’étais déterminé mais pour attaquer encore plus mais j’aurais eu besoin d’être au meilleur de ma forme.”

Simon Ammann aurait aimé arriver en Chine mieux préparé. (Maeva Pellet/SkiActu)

Le quadruple médaillé d’or a tout de même réussi deux sauts solides. “J’avais 100% de contrôle, j’ai pu être moi-même, se réjouissait-il. C’est clair que c’est dur de réaliser que j’ai quelque peu raté mon projet. Mais après mon accident cet été (ndlr: lire ici), ma planification a complètement été modifiée. Jamais je n’aurais pensé être capable de réaliser de tels sauts aujourd’hui. C’est quelque chose de beau d’arriver à ça dans ce stress, avec toutes ces émotions.”

Simon Ammann n’a pas réussi à revenir sur son immense carrière en zone mixte et a demandé du temps. Mais il s’est félicité de pouvoir découvrir ces nouveaux tremplin, en forme de Ruyi, à Zhangjiakou. “Je les adore et je suis fier de pouvoir parler de ces gigantesques structures à mes enfants.” Désormais, le Saint-Gallois a les yeux rivés sur la compétition par équipes, lors de laquelle il espère participer à une belle performance helvétique. “J’ai toujours eu peur de rater mes sauts pour les autres mais là, je suis en confiance”, a-t-il conclu

Laurent Morel/JT, Zhangjiakou