“Je suis déjà content d’être au départ.” Sous les légers flocons qui dansent dans le ciel gris de Davos, Jovian Hediger savoure sa présence dans les Grisons. Le Vaudois sera bel et bien compétitif samedi pour le sprint, une semaine après avoir dû renoncer au sprint de Lillehammer à la suite d’un coup de froid aux bronches. “Je me sens mieux, rassure le fondeur de Bex. Cela a pris du temps, car je n’ai pas pu m’entraîner pendant quatre à cinq jours. Ce n’est peut-être pas le programme idéal, mais les bases sont là et ça peut très bien se passer.”

Jovian Hediger en veut pour preuve la forme qui était la sienne avant son petit contretemps. Le Chablaisien avoue même avoir été déçu de n’avoir terminé que 14e lors du premier sprint de la saison à Ruka (FIN). “C’est un bon départ, mais j’avais coché cette étape dans mon calendrier, avec les étapes de Lenzerheide et les Jeux olympiques de Pékin, et je visais une place parmi les six finalistes. Mais j’ai prouvé lors de mon quart de finale être dans le coup et jouer devant.”

Bien, mais peut mieux faire, c’est aussi le sentiment que partage son cousin Erwan Käser qui n’est pas parvenu à accrocher la qualification dans le top 30 lors des deux sprints disputés en Finlande et en Norvège. “Ce n’était pas une catastrophe, sachant que c’est souvent difficile dans le Nord, car leurs athlètes sont déjà bien en jambes. Mais je me sens en forme”, mentionne le second Bellerin.

Erwan Käser: “J’ai les moyens de me qualifier pour les Jeux”

Voici déjà quelques jours que Jovian Hediger et Erwan Käser, ainsi que leurs coéquipiers, ont pris possession des lieux. “C’est important de venir s’acclimater en avance par rapport à l’altitude (1560 mètres)”, poursuit Erwan Käser qui en a profité pour réaliser des intervalles sur la piste de course. “C’est un avantage de concourir à la maison, sur ce parcours, car nous y avons nos repères. D’autant plus que je l’apprécie davantage à celui de la semaine dernière à Lillehammer avec plus de montées.”

Dans les Grisons, les deux Chablaisiens auront un objectif commun: se qualifier parmi les trente athlètes qui prendront part aux quarts de finale. “Les places seront chères et on ne peut se permettre la moindre erreur lors du prologue. Mais si on parvient à se qualifier, tout est ouvert”, analyse Erwan Käser en se référant au Norvégien Thomas Helland Larsen qui est monté sur le podium la semaine dernière à Lillehammer après avoir terminé 30e et dernier qualifié du tour préliminaire. Le Vaudois entend d’autant plus performer qu’il est en quête d’une qualification olympique. “Je sais que j’ai les moyens de me qualifier pour les Jeux si je cours comme cet été. Mais je ne veux pas me mettre de pression, juste montrer ce que je sais faire.” Pour voir Pékin, un top 15 en sprint libre ou deux top 25 sont requis.

Jovian Hediger: “Je vise des demies et des finales pour ma dernière saison”

Avec sa 14e place lors du sprint de Ruka disputé en style classique, Jovian Hediger a déjà une moitié de ticket en poche pour la Chine. Toutefois, entre un retour de maladie et une piste de Davos qui ne lui a que rarement convenu, ce n’est pas dans la station grisonne que le futur retraité s’attend à être des plus performants. “Je dois être honnête, Davos, même si j’y ai effectué ma première Coupe du monde, n’est pas mon étape de prédilection”, explique celui qui n’a jamais franchi le cap des quarts de finale sur les bords de la Landwasser. “J’espère déjà passé le cut des trente ici à Davos. Cela me permettrait de me remettre en confiance après ma petite pause. Mais si on met de côté l’aspect santé, pour cette dernière saison, je vise les demies et les finales.”


Candide Pralong: “Je m’éclate avec mon propre encadrement”

Dimanche, Candide Pralong sera au départ du 15 km. S’il n’a marqué que 8 points lors de ses quatre premières sorties de l’hiver sur le front de la Coupe du monde, le Valaisan se montre satisfait de sa forme. “Je me sentais bien sur chaque course, même si certains détails n’ont pas forcément fonctionné. Je suis surtout content de la performance réalisée avec le relais à Lillehammer (8e), car c’est la première fois que je prenais part à cette compétition”, mentionne l’athlète d’Orsières qui entend, lui aussi, accrocher le top 30. “Je n’ai pas le niveau pour grimper sur le podium, mais je sais qu’un top 30 est accessible, voire mieux.”

Le Valaisan garde naturellement Pékin dans un coin dans la tête après avoir goûté aux Jeux à PyeongChang il y a quatre ans, mais il n’en fait pas une fixation. “Je ne veux pas me projeter dans le futur car la seule influence que j’ai est de me concentrer sur la prochaine course. Ma participation aux prochaines épreuves sera la conséquence de mes résultats et cela dépendra notamment de dimanche.”

Pour performer au mieux cet hiver, Candide Pralong a choisi de poursuivre son chemin hors des cadres de Swiss-Ski, et il “s’éclate” dans l’encadrement qu’il a mis en place. “Je prends beaucoup de plaisir. J’ai l’impression d’avoir progressé dans de nombreux domaines, d’autant plus que je peux m’entraîner à 100% depuis plus d’une année après mes problèmes de surentraînement. Là, je n’ai plus d’excuse et j’ai hâte de courir ce week-end.

Johan Tachet, Davos