Pour sa première compétition officielle depuis sa blessure fin janvier juste avant les X Games d’Aspen, Giulia Tanno n’a pas déçu. La Grisonne n’a été battue que par la Suédoise Jennie-Lee Burmansson, prouvant qu’elle fait toujours partie des meilleures de la discipline. Dans l’aire d’arrivée à Oslo, elle n’a pas quitté son plus beau sourire, oubliant les vilains souvenirs de son forfait pour les Jeux olympiques, où ses copines Sarah Höfflin et Mathilde Gremaud ont brillé en son absence. Entretien.

Giulia Tanno, quelle revanche!

Oui, je suis trop contente, vraiment. Les trois ou quatre mois après Aspen ont été vraiment difficile pour moi et là, je ressens énormément de soulagement, de fierté. Surtout que je n’ai pas pu beaucoup skier depuis. Je me suis donné beaucoup de peine dans ma réhabilitation et ça paie.

Justement, c’est en vous préparant pour les X Games que vous vous êtes blessée au bras gauche. Comment cela s’est passé?

Je suis arrivée normalement sur un rail mais un de mes skis s’est pris dedans. Je suis tombée sur mon épaule gauche et ça s’est malheureusement cassé.

Avez-vous tout de suite compris la gravité de la blessure?

Oui, malheureusement. Je suis également tombée sur la tête alors j’étais un peu confuse, mais la première chose que j’ai dite à mes entraîneurs était: «Je peux oublier les Jeux olympiques». Ils ne voulaient pas tirer de conclusion hâtive, mais pour ma part, je savais.

Comment avez-vous réagi?

C’est la vie. J’aurais aussi pu me retrouver à PyeongChang et me rater là-bas. Cela aurait également été triste. Donc bon… Ça s’est passé ainsi, il faut faire avec.

Avez-vous regardé Sarah (Höfflin) et Mathilde (Gremaud) à la télévision lors de leur doublé en slopestyle en Corée?

Oui, j’ai bien regardé. Au début, c’était vraiment difficile car j’aurais voulu y être également. Mais j’étais réellement contente pour elles. Leur succès, elles l’ont mérité sur la piste! Sarah et Mathilde sont de très bonnes amies donc je me devais d’être contente pour elles. 

Votre objectif est désormais d’accrocher leur wagon.

C’est clair! 

Aujourd’hui à Oslo, vous avez réussi un premier saut de folie (double cork 1080) avant de prendre un petit moins de risques par la suite.

En effet. En plus, j’avais quelques soucis à m’élancer en switch aujourd’hui et à atterrir correctement. J’ai pu l’observer ce matin à l’échauffement et j’ai donc préféré assurer une place sur le podium avec des sauts plus simples. Je sais que ce n’était pas parfait, mais le principal est là. 

Justement, comment vous sentiez-vous ce matin?

J’étais quelque peu anxieuse. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir participer. Je suis tombée sur mon épaule, mais ça ne m’a heureusement rien fait. Je me suis dit que j’étais prête.

Etes-vous à 100%?

Disons à 90% pour l’instant. Mon bras a encore besoin de physio et d’entraînement mais c’est déjà agréable de pouvoir revenir en compétition.

Qu’avez pensé de cet impressionnant tremplin ici à Oslo?

Il était très bien préparé. Un petit peu raide, mais c’est peut-être normal. Au début, je n’étais pas forcément très à l’aise à cause de mon manque de préparation, mais finalement, ça s’est bien passé.

Quel est votre programme pour cet été?

La semaine prochaine, j’ai mon examen de maturité! Après, j’espère prendre des vacances. Ensuite, fin juillet – début août, je vais à Sydney pour le Air&Style. Ensuite, je ne sais pas si je vais me préparer à Saas-Fee ou en Nouvelle Zélande. 

Laurent Morel, Oslo