C’est dans une ambiance de feu, devant quelque 10’000 spectateurs annoncés par les organisateurs que Jan Scherrer a enfin décroché un premier podium à domicile. Et quel podium! Dans la compétition la plus relevée depuis 4 ans et les derniers Jeux olympiques – aucun des grands favoris n’était absent -, le Saint-Gallois a fait jouer toute sa maîtrise pour s’envoler dans le ciel grison.

Il faut dire que depuis deux saisons et sa première médaille aux X Games, le rider de 27 ans a franchi un cap et devient impossible à arrêter. Et dire qu’il vient de se marier, que son épouse attend un heureux événements pour le printemps et qu’il a passé ce samedi matin encore un examen pour ses études d’économie… “Je ne sais pas comment j’arrive à tout concilier mais étonnamment je réussis mieux, admet-il. Peut-être que j’ai moins de pression. C’est assez fou.”

Des surprises pour les Jeux olympiques

Sa décontraction lui a permis de plaquer un run absolument fantastique sous les projecteurs de Crap Sogn Gion. “La finale était réellement incroyable et je suis content d’avoir réussi à plaquer un tel run, se réjouissait le héros suisse du jour, qui termine également troisième de la Coupe du monde. Le pipe était super, les gens aussi. Enfin, on a retrouvé du public à Laax!”

Cette saison, en trois compétitions, Jan Scherrer n’a jamais fait moins bien que 4e, toujours devant la légende Shaun White par exemple. “La médaille olympique est un objectif, un grand rêve, avoue l’athlète du Toggenburg. J’ai encore des tricks que je n’ai pas montré. Il me reste deux semaines d’entraînement pour tout mettre en place pour pouvoir les présenter.” L’équipe de Suisse devrait principalement et comme plusieurs autres nations, à Laax, où les conditions sont excellentes actuellement avant de s’envoler pour la Chine le 1er février.

Pepe Regazzi: “Si les Japonais plaquent leurs triples, ils seront devant”

“La bonne nouvelle, c’est que Jan est deuxième alors que tout le monde est là, se réjouissait son entraîneur Pepe Regazzi. Tout le monde repousse les limites mais il y parvient aussi, surtout grâce à une amplitude folle. Et il peut faire encore d’autres tricks, être plus fort encore aux Jeux.” Le Tessinois rappelle l’objectif de son protégé: “Le but a toujours été la médaille. On savait que ça n’allait pas être facile ici, ça le sera encore moins à Pékin.” Le coach helvétique craint notamment que les Japonais parviennent à exploiter leur plein potentiel. “Yuto (ndlr: Totsuka), Ruka et Ayumu (Hirano) peuvent réussir un triple. Ils n’arrivent pas toujours à les mettre en place dans toutes les compétitions mais s’ils les plaquent, ils sont devant.”

Laurent Morel, Laax