Jovian Hediger a mis un terme à son quatrième Tour de Ski mardi après le sprint du Val Müstair. Le Vaudois tire un bilan mitigé des trois épreuves auxquelles il a pris part et notamment en sprint avec une élimination en quart de finale à Toblach après avoir vu son bâton se casser sous le ski d’un adversaire et avoir manqué la qualification pour les séries mardi dans les Grisons pour 18 centièmes de seconde.
Jovian Hediger, comment analysez-vous votre Tour de Ski? Avec de la frustration?
Ce n’était pas le Tour le plus chanceux, mais mon niveau n’était pas mauvais non plus. Après, un bâton qui se casse, on n’y peut rien. Ensuite, je prends la 32e place des qualifications au Val Müstair alors que je pensais avoir fait une mauvaise course et avoir terminé 50e. Cela démontre que je suis dans le coup et qu’il n’y a pas le feu au lac.
Ce bilan vous satisfait donc?
Non, je voulais rentrer avec de meilleurs résultats du Tour, surtout à Toblach. Mais les faits de courses arrivent. Les sensations étaient bonnes même si j’ai eu les jambes lourdes avec l’enchaînement des courses et le voyage d’Italie dans les Grisons. Mais l’importance est de savoir que je suis dans le coup.
Les deux mois de préparation estivale manqués (ndlr: Jovian Hediger a subi une opération à la hanche au printemps) ont pesé dans votre performance?
Je savais avant cette saison qu’il y aurait des hauts et des bas résultants de cette opération. Je n’ai pas autant de volume d’entraînement qu’à l’accoutumée et j’essaie de rattraper mon retard. J’avais travaillé en conséquence pour le sprint de Toblach que j’avais coché dans mon agenda. Après, lorsque tu arrives à un troisième jour de courses en quatre jours sans compter le trajet entre les deux étapes, le rythme manque naturellement. Ce n’est pas la même chose que d’avoir une semaine de repos entre deux compétitions.
La saison ne fait que commencer et le gros objectif de votre hiver reste les Mondiaux de Seelfeld fin février?
Bien sûr. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a deux beaux week-ends de sprint avant à Dresde et à Lathi. Il y a de belles choses à faire avant les Mondiaux et l’importance pour moi sera d’emmagasiner encore un peu de confiance en me qualifiant pour une nouvelle demi-finale (ndlr: il avait déjà atteint les demis à Ruka). En tout cas, jusqu’ici, j’ai montré que j’étais dans le coup malgré mes petits soucis
Quel sera votre programme ces prochains jours?
Je vais passer une dizaine de jours à Davos. Ce mercredi, je vais profiter pour décrasser et regarder tranquillement le Tour de Ski à la télévision. Mais dès jeudi, on reprend à fond, avec du volume, pour retrouver les bases et réaliser une préparation normale.
Les spécialistes du sprint, comme vous, ont quitté le Tour de Ski. Quels sont vos favoris à la victoire finale dimanche?
C’est très ouvert même si on voit beaucoup les Russes avec Ustiugov qui a pris le lead du Tour (ndlr: le sprinter norvégien Klaebo est officiellement en tête, mais il n’ira pas au bout de la compétition). Il faudra aller le chercher. Mais avec deux mass-starts et deux poursuites, les formats de courses vont changer et les compétitions seront animées, notamment avec des sprints intermédiaires que l’on n’a pas encore vus jusqu’ici. On sait que Dario (Cologna) (ndlr: il est 17e à 2’05 d’Ustiugov au Tour de Ski) sait très bien gérer ce type de course. Après il y a les Norvégiens ou encore Momo (Manificat). Franchement, tout est encore possible.
Johan Tachet, de Oberstdorf