L’image est spectaculaire! Sur l’antépénultième saut du parcours de la finale d’Arosa, Sandra Näslund ferme la porte et bouscule Fanny Smith, en passe de la devancer. Les deux filles sont totalement déséquilibrées dans les airs. La Suédoise, qui avait remporté les trois premières épreuves de la saison, termine au tapis, alors que la Vaudoise, se contorsionne et parvient à rester debout… avec un ski hors de la piste. Quelques mètres plus loin, la skieuse de Villars accroche la 2e place de la compétition. Mais que ce fut fou.

La finale folle à revoir:

« Un vrai coup d’adrénaline »

« Au moment où j’ai vu que je n’allais pas atterrir sur la piste, j’ai eu un peu peur », avoue sans détour Fanny Smith qui n’a pas apprécié la trajectoire de sa rivale scandinave. « Ce qu’elle a fait, c’est dangereux. En l’air, je ne pense qu’à retomber sur mes skis, à remettre la gravité au bon endroit. » La Chablaisienne s’est fait une grosse frayeur et n’était pas mécontente d’avoir réalisé une grosse préparation physique l’été dernier. « On sait que l’on s’entraîne de longs mois pour des moments pareils. Mais c’était un vrai coup d’adrénaline supplémentaire. »

Sur la ligne, Fanny Smith est battue pour une poignée de centièmes vis-à-vis de la Canadienne Marielle Thompson. La Vaudoise attendra avant de cueillir un 30e victoire en Coupe du monde. « J’aurais presque pu prendre la première place, mais je crois que j’en veux toujours trop », se marre-t-elle. « Je dois déjà être heureuse d’être en bonne santé. » Toujours est-il que la Suissesse cueille à Arosa son 58e podium en carrière. « Je suis aussi contente car le ski est là et je ne suis pas passée loin de la victoire. »

Déception pour les Romain Détraz et Niki Lehikoinen

Pour les autres athlètes suisses, la soirée sous les étoiles grisonnes a été difficile. Si Talina Gantenbein prend une bonne 6e place, la délégation masculine helvétique a déchanté. Devant leur public, aucun n’est parvenu à se qualifier pour les demi-finales. Les ambitions étaient pourtant légitimes, notamment pour Alex Fiva, qui l’avait emporté à Val Thorens dimanche, et pour Ryan Regez, vainqueur des qualifications matinales. Au final, seul le second est parvenu à se hisser en quarts de finale.

Les deux Romands, Niki Lehikoinen et Romain Détraz, ont été sortis au stade des 8es de finale. Le duo vaudois a péché au départ. « Et lorsque tu loupes ton start ici, c’est presque impossible de revenir. La seule chance, c’est que quelqu’un devant fasse une faute », regrettait Niki Lehikoinen qui se satisfera d’avoir franchi le cap des 16es de finale, même s’il devra retourner faire ses armes sur le front de la Coupe d’Europe. « C’est mieux que rien, mais ce n’est pas assez. » Frustration également pour Romain Détraz, même si le Vaudois connaît ces jours des problèmes de dos. « Je suis déçu de ne pas aller plus loin. J’attendais mieux après avoir déjà gagné ici (2016). »

En finale, David Mobaerg confirme qu’il est le patron du format sprint. Le Suédois déjà victorieux il y a une année sur cette piste grisonne a remis le couvert mardi soir pour sa seconde victoire en Coupe du monde. Il devance le Français Terence Tchiknavorian et le Canadien Jared Schmidt.

Johan Tachet, Arosa