« Lorsque j’ai vu que des courses allaient de nouveau être organisées au Mont-Tremblant, j’ai eu un grand sourire! » Erika Reymond-Hess a une pointe de nostalgie dans la voix au moment d’évoquer la station canadienne, dans laquelle elle avait participé à l’ultime géant de Coupe du monde, en 1983. « Ça date, rigole la sextuple championne du monde. Je n’ai que de très bons souvenirs au Québec. » Et pas uniquement grâce à sa 3e place décrochée lors de la dernière épreuve disputée dans la station nord-américaine.
Jacques Reymond, Québécois d’adoption
Ses souvenirs sont notamment liés à son époux Jacques Reymond, décédé en 2020. « C’était spécial pour nous car Jacques a vécu une année ici et il avait gardé de bons copains, raconte la Vaudoise d’adoption. D’ailleurs, lorsqu’on est venus ici en fin de saison, on est restés quelques jours chez un de ses amis. C’était une belle expérience pour moi d’être chez l’habitant plutôt qu’à l’hôtel comme habituellement. » Dans la station des Laurentides, Jacques Reymond avait passé une saison en tant que moniteur de ski et effectué différents travaux dans un hôtel. Il devait gérer un centre de sport mais avait migré vers Macolin, avant devenir entraîneur chez Swiss-Ski.
Reste que ce passionné de sport a toujours gardé un lien particulier avec le Québec, qu’il a donc partagé avec Erika. « Quelque chose m’est d’ailleurs resté, se remémore-t-elle. Avec mon serviceman Jean-Pierre Ansermoz (ndlr: décédé en 2017), on était allés à un endroit où ils faisaient du beurre d’érable. Ils confectionnaient par ailleurs leur pain dans un four à bois. J’ai un souvenir de ce parfum et rien que pour ça, j’aimerais y retourner! »
Les paysages de la région ont également marqué la skieuse aux deux gros Globes de cristal. « Ça ressemble beaucoup au Jura en fait, décrit-elle. On a aussi des lacs, des collines. La piste n’est pas très difficile, mais j’aime bien. » Alors c’est promis, l’ancienne championne se postera devant sa télévision pour suivre les courses du week-end, non sans avoir profité de la neige fraîche pour parfaire sa condition en ski de fond. « Oui, il faut absolument que je regarde. »
« Lara Gut-Behrami est incroyable »
D’ailleurs Erika Reymond-Hess se réjouit du retour au tout premier plan de Lara Gut-Behrami en ce début de saison. « Lara est quand même incroyable, insiste-t-telle. Elle a une sacré volonté pour revenir devant, pour trouver suffisamment de motivation. Et il y a un tel travail derrière ce début de saison, elle m’impressionne. » De quoi aller chatouiller Mikaela Shiffrin cet hiver? « Elle va en tout cas lui rendre la vie difficile, ça va être passionnant. »
Les deux géants programmés ce week-end au Québec le seront probablement autant que celui du 6 mars 1983, lorsque la skieuse avait fêté ses 21 ans en montant sur la troisième marche du podium, largement derrière la Française Anne-Flore Rey et l’Allemande Maria Epple mais 0″01 devant l’Autrichienne Anni Kronbichler.
Laurent Morel, Mont-Tremblant