« Lockdown », c’est le mot à la mode actuellement en Autriche. Il faut dire que nos voisins s’apprêtent à se retrouver une nouvelle fois confinés. Dès lundi, l’ensemble du territoire revivra le cauchemar déjà vécu à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie de Covid-19. Car le nombre de cas ne cesse d’augmenter et prend des proportions impressionnantes, dépassant tous les chiffres obtenus jusqu’ici. Les hôpitaux ont de la peine à suivre. La vaccination deviendra par ailleurs obligatoire dès le mois de février.
« C’est comme ça, on doit faire avec. » Résignés, les skieurs présents sur le glacier de Stubai, près d’Innsbruck, profitent de leurs dernières heures sur les pistes. Dès lundi, il leur sera impossible durant près de trois semaines, de chausser les lattes. Les remontées mécaniques seront en effet contraintes de fermer une nouvelle fois. « C’est un nouveau coup dur, affirme Erich Flatscher, président du comité d’organisation du slopestyle de Coupe du monde à Stubai. On ne s’attendait pas du tout à ça, c’est une vraie surprise. Pour l’industrie du tourisme, c’est compliqué. Les stations de ski vont une nouvelle fois morfler. »
Le patron de l’étape autrichienne s’avoue toutefois chanceux, tout comme la plupart des compétiteurs, qui quitteront le pays comme prévu dimanche. « On a pu organiser notre compétition dans des conditions assez « normales », même s’il a fallu mettre en place de nombreuses mesures. » En Autriche, selon la règle des 2G, il faut être soit vacciné, soit guéri (geimpft, genesen) pour pouvoir emprunter les remontées mécaniques, et le masque FFP2 y est obligatoire. Pourtant, ces obligations ne sont pas toujours respectées à la lettre.
Le park va rester ouvert pour les athlètes
Ces nouvelles décisions gouvernementales posent évidemment la question de l’utilisation des pistes de ski par les sportifs professionnels. Comme l’hiver dernier, ils pourront continuer à s’entraîner et à concourir (évidemment sans public), mais les coûts sont démultipliés pour organiser des camps ou des compétitions en respectant les mesures en place. C’est ainsi que les épreuves de Coupe d’Europe prévues le week-end prochain à nouveau à Stubai et auxquelles devait notamment prendre part Adrien Vaudaux, n’auront pas lieu.
Les fameuses « Prime Park Sessions », qui permettent à certains des meilleurs snowboardeurs et skieurs de la planète de profiter contre paiement de divers avantages dont l’utilisation des installations et du « Stubai Zoo », pourront se poursuivre ces prochaines semaines. « C’est confirmé, se félicite Dani Schießl, organisateur. C’est quand même agréable de pouvoir continuer à offrir ce service aux athlètes qui nous font confiance. »
Le biathlon à huis-clos à Hochfilzen
Et les scènes peuvent être pour le moins cocasses. « Je me souviens de l’année passée, raconte Erich Flatscher. On avait l’impression d’être dans un film de science-fiction. Toute la station était complètement fermée, mais nous avions tout de même pu lancer notre événement. C’était vraiment spécial. Certains randonneurs montaient seuls à travers toute la station, arrivaient vers le park et ils n’en croyaient pas leurs yeux. C’était vraiment spécial. »
A Hochfilzen du 10 au 12 décembre, les visiteurs risquent également d’avoir l’air surpris. La Coupe du monde de biathlon, qui fera étape dans le village tyrolien, se disputera à huis-clos alors que le public avait prévu de faire le déplacement en nombre. « Si ce confinement se termine réellement mi-décembre, c’est un moindre mal, tente de se rassurer la tenante d’un hôtel dans la région. Mais je me demande réellement comment la situation pourrait tout à coup s’inverser à ce point… »
Laurent Morel, Stubai