Il y a cinq ans, Eliot Golay n’avait jamais chaussé de snowboard. Trois ans plus tard, il n’avait encore pas participé à une compétition de halfpipe. Mais tout va très vite dans le sport puisqu’aujourd’hui, le rider de la Vallée de Joux frappe à la porte du gratin mondial et s’apprête à prendre part à l’épreuve des Jeux olympiques de la Jeunesse. «Avant, je faisais du freeski pour le plaisir et je connaissais quelques copains qui faisaient de la compétition en snowboard, raconte-t-il. Je trouvais ça super et je me suis lancé. Une chose en entraînant une autre, j’ai été repéré par Ski Romand. Et là, je vais avoir la chance incroyable de participer aux JOJ!» Un vrai conte de fées.

«Je me couche de plus en plus tôt»

S’il ne visera pas forcément les médailles à Leysin, le Vaudois de 16 ans est complètement focalisé sur l’événement depuis quelques jours. Il se fixe d’ailleurs des règles afin d’être prêt le jour-J. «Je me couche de plus en plus tôt par exemple. Il faut dire que je commence à sentir la pression et parfois, je n’arrive pas à m’endormir le soir, sourit-il. En ce moment, tout tourne autour des JOJ.» Niveau objectif, Eliot Golay garde les pieds sur terre: “J’aimerais bien atteindre la finale, mais ça va être dur, le niveau sera très relevé». En effet, des riders qui brillent au top niveau mondial tels que le Japonais Ruka Hirano – 4 podiums de Coupe du monde à son actif – seront de la partie. 

Blessé au poignet puis à une cheville au cours des dernières semaines, Eliot Golay a désormais retrouvé l’entier de ses capacités. Après une passage dans la Mecque suisse du snowboard à Laax (GR) pour parfaire son run en début d’année, il espère pouvoir plaquer ses plus belles figures à Leysin. Car avoir des Jeux olympiques à la maison, c’est un vrai bonheur pour celui qui a débuté à la Vallée de Joux, sur les tubes de PVC dispersés dans le jardin d’un ami.

Eliot Golay espère surtout progresser dans le pipe de Leysin. (Joel Marklund/OIS)

Une grosse marge de progression

Aujourd’hui, la marge de progression de celui qui étudie le commerce dans le sport-études d’Engelberg (OW) depuis l’été dernier est encore immense. «Etant donné que je n’ai commencé qu’à 11-12 ans, ma courbe d’évolution reste très élevée, bien plus que d’autres athlètes qui ont commencé plus tôt, décrypte-t-il. Là, je ne dispute que ma première vraie saison au niveau international.» Difficile donc de se projeter sur le long terme: «Je ne me fixe pas vraiment d’objectif. Mon rêve est surtout de pouvoir vivre du snowboard. Après, j’aimerais bien pouvoir participer un jour aux JO, aux X Games.»

Le Combier, qui peut compter sur le soutien de ses parents et de son frère, a en plus la chance de pouvoir s’inspirer de grands noms de la discipline, qui brillent encore au sein de l’équipe nationale tels que le champion olympique 2014 Iouri Podladtchikov ou le médaillé de bronze des derniers Mondiaux Pat Burgener, avec qui il partage parfois les entraînements. Aligné régulièrement en Coupe du monde, Boris Mouton, avec qui il est aussi ami, est par ailleurs le premier nom qu’il partage lorsqu’il doit donner le nom d’une idole. Enfin, lorsque l’on sait que le premier champion olympique de halfpipe était suisse (Gian Simmen en 1998), il y a de quoi avoir de la suite dans les idées…

Laurent Morel, Vercorin