Lors des cinq dernières courses qu’elle a disputées, depuis Crans-Montana en février dernier, Lara Gut-Behrami n’est pas sortie du top 10. Mieux, après ses deux succès décroché sur le Haut Plateau, la skieuse de Comano monte sur un troisième podium, à Lech/Zürs, dans un discipline qui s’apparente plutôt à du géant, alors qu’elle peinait en technique ces dernières saisons. “C’est une grande surprise, s’est réjouie la Tessinoise, qui a remporté les qualification en matinée. Je travaille encore sur ma confiance et ma technique en géant mais ce matin, c’était agréable de voir comme j’ai réussi à skier libérée et à être rapide.”

Lara Gut-Behrami aurait même pu viser plus haut sans sa défaite en demi-finale face à l’étonnante Paula Moltzan. “J’ai commis beaucoup d’erreurs ce soir, notamment lorsque Paula a été plus rapide que moi, a-t-elle concédé. Je suis presque sortie mais j’ai réussi à rester en course, c’est la bonne nouvelle. Et je marque des points importants.” Avec des qualifications à 10h et une fin de courses après 19h, la journée à été longue.

Une discipline peu appréciée…

“Il faut gérer son énergie et la fatigue car au final, on dispute huit manches en moins d’une heure. C’est beaucoup, a relevé Lara Gut-Behrami. On n’est pas habituées à courir de cette manière. Surtout qu’il s’agit de manches courtes. Il faut pousser du début à la fin. Je ne suis pas vraiment fan de ces courses mais j’ai pu observer que ça m’aide en géant donc je dois continuer à m’entraîner dans cette discipline aussi.”

Car si ce podium permet à l’épouse de Valon Behrami d’entrer dans le cercle fermé des skieuses à être montées sur la boîte dans cinq disciplines (descente, super-G, géant, combiné et donc parallèle), la Tessinoise ne la porte pas dans son coeur. “Je prends ce résultat avec plaisir mais je suis un peu “old school” et je préfère disputer des super-G, des descentes et des géants, comme 90% des skieuses à mon avis, lâche-t-elle. Cependant, je comprends que c’est intéressant pour le public. Peut-être qu’on devrait encore retravailler un peu le format car par exemple, aujourd’hui, on n’avait jamais les écarts entre les manches et c’était pourtant très serré. Et je ne suis pas certaine qu’il s’agisse du meilleur format pour ne pas se blesser…” L’an passé, un appel au boycott avait même été lancé par certains skieurs.

Pour Lara Gut-Behrami, sa troisième place marque un retour au premier plan. “Je continue de travailler là-dessus. Je reconstruis ma confiance, c’est ce dont j’ai besoin. Je suis vraiment contente de retrouver ces sensations sur les skis.” A 29 ans, la gagnante du gros Globe de cristal 2015/2016 semble à nouveau prête à viser les sommets. Après être retournée quelques jours “à la maison” en cette période compliquée de pandémie, la skieuse de Comano aura une nouvelle occasion de prouver sa forme à Saint-Moritz, sur l’une de ses pistes fétiches, lors des deux super-G au programme les 5 et 6 décembre.

Laurent Morel