C’est avec un sourire communicatif que Michelle Gisin a retrouvé la Coupe du monde de ski depuis quelques jours. Choquée après la violente chute de son frère à Val Gardena, la skieuse d’Engelberg avait dans un premier temps décidé de poursuivre sa saison dans la station italienne. Mais l’épreuve était trop difficile. “Je n’en pouvais plus, admet-elle. En sachant que mon frère était au soins intensifs, je ne pouvais pas skier avec la joie que j’ai habituellement.” Il faut dire que l’ensemble de la famille Gisin a été traumatisée. “C’était horrible, un énorme choc pour tout le monde, poursuit la petite soeur de Dominique, on est vraiment très content que Marc aille déjà bien mieux. Ça va encore prendre du temps mais on espère qu’il puisse récupérer vite et bien.”

Désormais de retour sur le Cirque blanc, Michelle Gisin assume le fait qu’elle pratique un sport dangereux: “La peur, tu dois en avoir. Il faut respecter la piste. Le ski est un sport à risques. Tu dois l’accepter et profiter de tout ce que le sport t’apportes.” De son côté, le fait d’être polyvalente lui permet de ne pas avoir à se frotter trop souvent aux limites.

Le rêve d’un podium dans toutes les disciplines

D’ailleurs, lors du long entretien qu’elle nous a accordé au lendemain du slalom de Flachau, l’Obwaldienne a avoué que de monter sur le podium dans toutes les disciplines serait “un rêve.” Détendue avant d’effectuer le voyage vers Sankt Anton, pour un étape finalement annulée, Michelle Gisin a également évoqué sa place dans l’équipe de Suisse féminine. Elle ne s’estime pas dans l’ombre de Wendy Holdener, Lara Gut-Behrami ou encore de sa soeur Dominique: “C’est ma vie, ma carrière et j’essaie de faire au mieux de mon côté”.

Et sa vie, la championne olympique de combiné qui se réjouit des Mondiaux d’Are, la prend aussi comme une bénédiction pour pouvoir aider la relève. “Ça me plaît vraiment beaucoup de pouvoir aider et pousser les jeunes”, avoue celle qui a d’ailleurs souvent partagé la chambre de Mélanie Meillard et d’Aline Danioth ces dernières saisons.

Laurent Morel, de retour de Flachau