Ramon Zenhäusern n’arrive pas à se défaire de son sourire quelques minutes après avoir remporté son quatrième succès en Coupe du monde en triomphant lors du slalom d’Alta Badia. Un résultat auquel il n’osait croire, même s’il avait clairement annoncé vouloir jouer le podium sur toutes les courses cette saison. “J’étais vraiment nerveux ces derniers jours, car cela faisait 11 mois pratiquement que l’on avait plus skié en slalom. Dans ces conditions, c’est toujours difficile de se situer, lançait le héros du jour en conférence de presse. Franchement, je ne peux que remercier notre staff. Car c’est la récompense de beaucoup de travail, quand je pense que les coaches font tout pour nous mettre dans les meilleures conditions en préparant les pistes parfois jusqu’à minuit le soir.”

Le Valaisan succède au palmarès à Alta Badia à Markus Larsson, Jean-Baptiste Grange, Ivica Kostelic et Marcel Hirscher, le dernier à s’être imposé en slalom sur la Gran Risa en 2011. “Je me rappelle que je regardais ces courses à la télévision et je me suis toujours dit que cela serait très intéressant de pouvoir disputer un slalom à Alta Badia avec ce parcours et notamment la partie plane finale qui me permettent de skier vite.”

La chance provoquée

Etrangement, c’est dans la première partie du parcours, la plus pentue, que Ramon Zenhäusern a fait la différence en seconde manche. Parti le couteau entre les dents, le Valaisan n’a pas calculé sur le second tracé après avoir été classé 8e sur le premier. “Le classement était très serré après la première manche. Ma seule tactique alors lors de la deuxième était d’attaquer. J’ai été chanceux puisque les centièmes ont été de mon côté.” Respectivement 0″08 et 0″10 d’avance sur les Autrichiens Manuel Feller et Marco Schwarz.

Une chance que le grand skieur de Bürchen a provoqué, lui qui en a manquait la saison dernière, échouant plusieurs fois d’un rien au pied du podium. “Certes, je n’ai aucune victoire l’an passé, mais j’étais tout de même très content de ma saison car j’étais constant”, certifie le 4e du classement de la spécialité en 2019/2020 qui n’oublie pas qu’une victoire n’est jamais aussi difficile à aller chercher qu’en slalom. “Il y a un niveau incroyable dans la discipline. Si les conditions de piste peuvent être égales pour tous, je suis convaincu que 60 skieurs peuvent prétendre au podium.”

En rouge à Madonna di Campiglio

Ce mardi soir sera également un jour spécial pour Ramon Zenhäusern, qui portera pour la première fois de sa carrière le dossard rouge de leader de la discipline lors du slalom de Madonna di Campiglio. Le vice-champion olympique a d’ailleurs entrepris les trois heures de route qui séparent les deux stations italiennes lundi en fin d’après-midi. “Je vais faire tourner les jambes en arrivant sur un vélo et après espérer dormir comme un bébé pour être en forme.” Avec l’objectif de réaliser un doublé inédit.

JT