Pour le ski alpin, la saison se termine avec l’annulation des épreuves techniques de Kranjska Gora. Les trois derniers slaloms entre Naeba (JPN), Kranjska Gora (SLO), donc et Cortina d’Ampezzo (ITA) n’ont pas pu se disputer. Daniel Yule termine l’hiver au 3e rang de la spécialité, à 57 points du Norvégien Henrik Kristoffersen, qui repart avec le Globe de cristal. Pour le skieur valaisan, qui n’a pu se battre jusqu’au bout pour le trophée, il y a “bien plus important” dans la vie.

La saison 2019/2020 se termine en queue de poisson. Daniel Yule, n’est-ce pas un peu frustrant?

Non, c’était beaucoup plus frustrant de rester dans l’incertitude ces trois ou quatre derniers jours et de ne pas savoir ce qu’il se passait avec ces courses. Maintenant, la décision est claire. Quand on voit le développement de la semaine, ce n’est pas une grosse surprise, d’autant plus que pour nous il était difficile de rester concentrés sur nos objectifs.

Ces annulations sont donc logiques?

Tout à fait. Le ski alpin n’est pas le nombril du monde. Quand on voit la situation en Europe, il aurait été irresponsable de faire une course de ski. Je crois que notre rôle en tant que sportif est sans doute d’être un exemple. Comment alors aurait-on pu skier dans ces conditions?

Vous ne pouvez toutefois pas vous battre pour le Globe de slalom jusqu’au bout.

Je dis toujours que je m’entraîne tout l’été pour faire des compétitions. Mais après, le Globe, on le relativise compte tenu de la situation actuelle. Quand on lit ce qu’il se passe en Italie, avec un système de santé dépassé, il est impotant de prendre du recul sur ce que l’on fait de notre côté. Il y a largement plus grave que le ski. Je suis dans une position où j’ai eu la chance de réaliser la meilleure saison de ma carrière avec trois victoires et des souvenirs inoubliables.

Comprenez-vous Alexis Pinturault qui dénonce “un déséquilibre” dans la course aux Globes?

Oui, je le comprends car il se battait pour le grand Globe. Mais au final, la saison devait bien s’arrêter un jour. Ceux qui ont gagné les Globes le méritent, ils se sont montrés les plus réguliers. Pour ma part, je ne peux pas en vouloir à Henrik (Kristoffersen) d’avoir gagné le Globe de slalom ou à la FIS car trois courses n’ont pas pu être disputées. Il est premier et il le mérite. Je peux juste m’en vouloir à moi de ne pas avoir fait davantage de points jusqu’ici.

Comment gère-t-on cette crise sanitaire au sein de l’équipe?

Comme tout le monde. On ne se sert plus la main et on applique les mesures prescrites. Nous utilisons du gel désinfectant. Ce sont des choses que nous faisions déjà car nous sommes déjà très précautionneux durant l’hiver pour ne pas attraper la grippe.

La Coupe du monde terminée, quelle est la suite de votre programme?

Comme nous nous trouvons en Autriche, nous allons y rester. Je vais en profiter pour faire des tests de ski avec ma marque Fischer, puis on avisera au jour le jour. Si la situation reste telle qu’elle est en Suisse, on va s’entraîner au pays. Sinon, on s’adaptera. On fera comme tout le monde.

Johan Tachet