Il a crié fort dans l’aire d’arrivée. Aussi fort qu’il a descendu la Saslong, aussi fort qu’il a découpé le CIaslat, la partie technique de la piste des Dolomites, pour réaliser une démonstration et s’imposer avec la manière lors de la descente de Val Gardena. Personne n’a été capable de suivre le rythme imposer par le prodige helvétique qui a mis près de cinq dixièmes dans la vue de ses principaux adversaires, à commencer par son compatriote Franjo von Allmen qui prend une magnifique 2e place.
Marco Odermatt épingle pour la première fois une victoire à Val Gardena, une piste qui n’a que trop rarement souri aux skieurs suisses. Il faut remonter à Beat Feuz pour trouver trace de la dernière victoire rouge à croix blanche. Ce n’était d’ailleurs pas en descente, mais en super-G en 2011. Une année plus tôt, c’est Silvan Zurbriggen le dernier descendeur suisse à s’être imposée sur la mythique piste italienne. Un bail.
Une deuxième podium pour Franjo von Allmen
Mais cela est désormais de l’histoire ancienne avec un Marco Odermatt qui s’impose pour la 40e fois en Coupe du monde à seulement 27 ans. Et après Wengen, à deux reprises l’hiver dernier, le skieur d’Hergiswil s’offre ainsi une deuxième classique en descente. Et grâce à ce succès, il reprend la tête du classement général devant le Norvégien Henrik Kristoffersen.
Mais il n’est pas le seul skieur suisse à avoir brillé. On l’a écrit déjà, Franjo von Allmen a été époustouflant, notamment sur le haut du tracé, pour monter sur le deuxième podium de sa carrière après celui de Garmisch-Partenkirchen en super-G l’hiver dernier. Le Bernois de 23 ans fait partie des plus sûrs espoirs de la vitesse suisse et a prouvé toutes ses aptitudes. Sans un Ciaslat timide, il aurait même pu concurrencer Marco Odermatt pour la victoire. Mais il peut également se dire, dans l’autre sens, que la réussite est de son côté puisqu’il devance l’Américain Ryan Cochran-Siegle et le Français Nils Allègre de 1 et 2 centièmes, et encore 5 centièmes sur le surprenant Slovène Martin Cater, avec son dossard 45.
Stefan Rogentin et Lars Rösti épatants
Stefan Rogentin a également réussi une belle performance. Le Grison termine 10e et aurait pu prétendre à mieux en négociant, lui aussi, mieux la partie technique de la piste italienne. Par contre, Lars Rösti, lui, améliore sa meilleure marque en descente. Le Bernois, déjà 8e la veille en super-G, prend une folle 12e place, alors que son résultat de référence était une 15e place à El Tarter en 2019 dans la discipline. Et il aurait pu, même dû, aller jouer le podium et la victoire. Avec son dossard 34, il possédait… 8 dixièmes d’avance sur Marco Odermatt avant de commettre une énorme faute dans le Ciaslat.
Les Romands sont plus en retrait. Ils n’ont pas bénéficié de leur petit numéro de dossard lorsque l’on songe que de nombreux gros numéros, comme chaque année, ont profité de l’arrivée du soleil pour s’intercaler aux places d’honneur. Ainsi, Justin Murisier doit se contenter de deux petits points au 29e rang à seulement 1 »27 de la tête, alors qu’Alexis Monney est hors du top 30.
JT