Affublé de son dossard 48, Thomas Tumler avait surpris tout son monde il y a un an sur la Birds of Prey. Le skieur grison était parvenu à grimper sur le premier, et jusqu’ici encore seul, podium de Coupe du monde en prenant la 3e place du géant de Beaver Creek derrière l’Allemand Stefan Luitz et l’Autrichien Marcel Hirscher. Douze mois plus tard, Thomas Tumler entend prouver que cette performance n’était pas un exploit isolé et souhaite s’installer dans la durée parmi les meilleurs spécialistes de géant de la planète. Interview.

Thomas Tumler, vous avez pris la 3e place du géant de Beaver Creek l’an dernier, que peut-on attendre pour la course de dimanche?

J’aimerais rééditer ce que j’ai réalisé l’an dernier (rires). Mais on ne peut pas arriver au départ et dire que l’on va terminer 3e. En tout cas, je vais essayer de donner mon meilleur ski et on fera les comptes à la fin.

Ce podium avait-il agi comme un déclic?

En quelque sorte. C’est en tout cas une motivation de vouloir répéter plus souvent cette performance. Après, les objectifs restent le même: donner son maximum. On ne peut pas se reposer sur ses acquis. Chaque jour, j’essaie de m’améliorer.

Au-delà des compétitions de ce week-end où vous serez également engagé en super-G, quelles sont vos attentes pour cet hiver?

J’aimerais terminer dans le top 15 tant en géant qu’en super-G. Je sais que j’en ai les capacités.

Avez-vous le sentiment d’avoir progressé depuis douze mois?

C’est difficile à dire si je suis meilleur. Mais mon sentiment est bon. Je dois toutefois encore gagner en constance, montrer plus souvent ce dont je suis capable. Je ne peux pas faire un top résultat et les deux courses suivantes me retrouver éliminé ou dans les profondeur du classement. En tout cas, mon sentiment en meilleur qu’il y a un an, mais désormais il faut confirmer sur la piste.

Vous aviez également connu plusieurs problèmes de matériel la saison dernière.

Effectivement. J’ai beaucoup travaillé sur cet aspect durant l’été. Je ne trouvais pas les bons réglages sur la neige dure notamment. Je pense désormais que j’ai réglé ce problème et que je suis capable d’être rapide sur tous les types de neige. De plus, je me suis bien entraîné durant la préparation estivale.

D’ailleurs, pour mettre toutes les chances de votre côté, vous avez quitté le groupe de vitesse pour rejoindre celui de géant. Etait-ce une nécessité pour encore progresser?

Oui, ce changement est positif. Même si je m’entraînais avant souvent en géant, ce n’était pas assez. J’avais passablement de retard encore sur les vrais spécialistes. Il faut dire que la plupart des gars du groupe de vitesse se concentraient sur la descente et le super-G, et du coup je manquais de point de comparaison en géant. En changeant donc de groupe, non seulement je m’entraîne davantage en géant et la qualité s’en ressent, mais je me retrouve avec des Marco Odermatt et Loïc Meillard qui skient très bien en super-G également. 

Et vous profitez ainsi de l’émulation d’un groupe performant.

Tout à fait. Il existe une belle et saine concurrence dans notre équipe. On se pousse les uns et les autres. Il y a une belle harmonie entre nous même lorsque nous ne sommes pas sur les skis. Et même si je suis peut-être plus vieux que certains membres du groupe (ndlr: Tumler a 30 ans), je me sens toujours comme un adolescent avec eux (rires).

Johan Tachet / propos recueillis à Sölden