En février 2022, au moment où il se présentera au sommet du tremplin des Jeux olympiques de Pékin, Simon Ammann sera quarantenaire. Etre présent en Chine, vingt ans après son premier doublé olympique à Salt Lake City et 24 ans après une première participation à Nagano en 1998, le Saint-Gallois en a fait son nouvel objectif avec l’espoir de représenter son pays pour la 7e fois dans la plus belle des compétitions de sport. Une bonne occasion également d’oublier les déboires de 2018, lorsqu’il n’avait que peu été aidé par des conditions météo compliquées.

Interrogé il y a quelques semaines lors de la dernière épreuve d’une saison finalement écourtée à Lillehammer, le sauteur de Toggenburg semblait pourtant se rapprocher de la retraite. «Ce n’est pas le moment pour répondre à la question de ma retraite», assurait-il tranquillement. A 38 ans, le quadruple champion olympique, 35e de la Coupe du monde, a réalisé sa plus mauvaise saison depuis 20 ans et semblait avoir perdu petit à petit cette flamme qui brillait lorsqu’il évoquait son sport, sa passion. «J’ai de la peine à trouver le rythme depuis quelques compétitions. J’ai toujours été motivé à chercher les petits détails qui me permettent de progresser, mais là je me sens un petit peu frein», reconnaissait-il alors qu’il n’est entré qu’à deux reprises dans le top 20 cet hiver. 

Le discours a depuis changé pour Simon Ammann. “La manière dont s’est déroulé l’hiver passé m’a une fois de plus conforté dans l’ambition de continuer plutôt que de me retirer. Je voulais me rapprocher davantage des premiers rangs sur les différents tremplins tout au long de l’hiver. Je n’y suis malheureusement pas parvenu. Les enseignements tirés de l’hiver dernier me permettent toutefois d’envisager l’avenir avec beaucoup de confiance”, confie-t-il.

Comme Noriaki Kasai ?

Mais le sauteur de Toggenburg n’est jamais rassasié. Alors que chaque année, la question de son éventuel et même possible retrait agite le microcosme du saut à ski, Simon Ammann déjoue les pronostics pour prolonger l’aventure d’une part, pour le plaisir de l’autre, mais également pour repousser ses propres limites. “Le fait d’avoir en ligne de mire les Jeux Olympiques, le plus grand objectif de tout sportif, me donne la motivation d’aborder le travail quotidien d’un athlète de haut niveau avec beaucoup d’énergie. Je suis convaincu que j’obtiendrai à nouveau d’excellents résultats.”

Le Saint-Gallois devra s’appuyer sur son expérience pour retrouver les le top 20 mondial duquel il faisait encore partie il y a deux saisons. Le contemporain de Roger Federer peut également s’appuyer sur l’exemple de Noriaki Kasai qui a réussi l’exploit de terminer à trois reprises dans le top 7 mondial à plus de 40 ans il y a de cela quelques saisons. S’il a été écarté de la Coupe du monde en cours de saison, le Japonais a d’ailleurs d’ores et déjà fait part de son ambition d’aller également jusqu’à Pékin 2022. Il aura alors 49 ans et prendrait part à ses 9es Jeux olympiques.

JT/LMO, de retour de Lillehammer