Cette fois, il y des points à la clé. Un Top 20, même. “Ah bon, je ne pensais pas, sourit Simon Ammann dans l’aire d’arrivée de Ruka. C’est bien, c’est une demi qualification (ndlr: pour les Jeux).” Car il ne perd jamais de vue l’objectif avoué de son hiver, sa sixième participation au rendez-vous olympique. Petite analyse de son concours, en français. Le champion tente de plus en plus fréquemment de s’exprimer dans la langue de Molière désormais.

Mieux que l’année passée

L’oeil rivé sur les sauts de ses concurrents mieux classés que lui après une première manche terminée au 17e rang, le quadruple champion olympique (deux fois à Salt Lake City et deux fois à Vancouver) fait la moue. “On est sur le bon chemin, oui, tente de se rassurer le natif de Grabs, dont les ambitions sont évidemment plus élevées. C’est mieux que l’année passée (25e et 23e).”

Là où ça cloche encore, c’est au niveau des sensations. “C’était difficile de trouver le bon mouvement”, explique-t-il avant de s’interrompre. “Dix-huitième”, rigole-t-il en voyant le saut moyen d’un concurrent qui lui passera finalement tout de même devant. “L’objectif pour aujourd’hui, c’était de gagner de la précision à la table, poursuit-il. On a encore un quelques soucis sur la prise d’élan.”

“J’ai manqué un peu de hauteur au décollage”

Malgré des sauts à 132 et 130 mètres, le vainqueur du Globe de cristal en 2010 sait qu’il peut encore faire mieux. “Le premier saut était pas mal, et j’ai essayé d’attaquer lors de ma deuxième tentative, c’était fluide, mais je n’ai pas réussi vraiment à voler, c’est dommage, regrette-t-il. Il faut être très rapide sur la bosse ici mais je crois que j’ai manqué un peu de hauteur au décollage sur la table. Le vol n’était pas aussi bon qu’hier en tout cas (lire ici).”

Sixième de la qualification vendredi, ce résultat sur un tremplin qu’il affectionne ne le satisfait pas totalement, mais Simon Amman veut retenir le positif. “C’est mieux qu’à Wisla, en tout cas, apprécie-t-il. C’était une étape et je peux m’appuyer là-dessus. C’est bien, je vais pouvoir analyser tout ça et me reposer un peu durant la semaine.” Ne pas forcer, c’est le mot d’ordre. “C’est important de trouver le rythme en début d’hiver”, rappelle le sauteur de 36 ans.

Killian Peier manque les points de peu

Les trois autres Suisses au départ n’ont pas réussi à se qualifier pour la manche finale. Trente-deuxième, Killian Peier était très déçu au pied du tremplin. “J’espère que ça ira mieux, avoir un peu plus de chances lors des prochains concours”, a relevé le Vaudois. Gregor Deschwanden a pris le 35e rang, Andreas Schuler le 38e.

La victoire est revenue au surprenant Slovène Jernej Damjan, qui a devancé Johann Andre Forfang (NOR) et Andreas Wellinger (GER). Vainqueur à Wisla en ouverture de saison, Junshiro Kobayashi a pris le 10e rang tandis que le tenant du Globe Stefan Kraft a raté son premier saut et termine 12e.

Prochaine étape de Coupe du monde, Nizhny Tagil (RUS) pour deux concours le week-end prochain. Les quatre sauteurs helvétiques présents en Laponie devraient à nouveau être sur le pont après avoir fait un passage en Suisse pour un jour de repos et un jour d’entraînement.

Laurent Morel, Ruka